Ce Brest-là a de la ressource. On l’a vu cette saison, on l’a admiré, parfois même on a été surpris. Mais aujourd’hui, les Pirates semblent accuser le coup. Depuis leur folle aventure européenne, quelque chose s’est enrayé. Moins de jus, moins d’audace, moins d’efficacité.
Contre Auxerre, il y a eu la frustration de ces deux buts refusés et un nul frustrant. Contre Strasbourg, pas mieux : un 0-0 sans relief, sans révolte, sans cette folie qui faisait le charme de ce Brest version hors norme. Un Brest rentré dans le rang, comme s’il décompressait après des mois à jouer au-dessus de son standing.
Et pourtant, il va bien falloir se réveiller. Parce que samedi, à Lyon, il y a un vrai bon coup à jouer. Une victoire et Brest recolle aux Lyonnais, relance complètement la course à l’Europe et s’offre un sprint final haletant. Mais il faudra être bien plus que ce que l’on voit ces dernières semaines.
Parce qu’en face, Lyon ne fera pas de cadeaux. Fonseca et ses hommes avancent avec une belle confiance. Leur dernier match contre le PSG l’a encore montré : il y a du jeu, de la maîtrise par moment, et surtout une vraie conviction. Certes, ils n’ont pas battu Paris, mais par séquences, ils ont prouvé qu’ils avaient du répondant, qu’ils étaient capables d’élever leur niveau contre n’importe qui.
Et quand on regarde leur dynamique récente, on comprend vite que Brest devra sortir un tout autre visage s’il veut espérer ramener quelque chose du Rhône. Montpellier et Reims en ont déjà fait les frais : Lyon ne fait pas dans la dentelle en ce moment. Deux cartons, une attaque en pleine forme, un effectif qui tourne bien, et cette impression qu’ils sont en train de monter en puissance au meilleur moment de la saison. Dans cette histoire, Brest arrive donc en position de proie idéale. Mais s’il y a bien une chose que cette équipe a prouvé cette saison, c’est qu’elle sait surprendre. Et c’est exactement ce qu’il faudra faire à Lyon : surprendre. Récupérer cette agressivité qui faisait sa force, remettre de la vitesse dans les transitions, retrouver cette envie d’aller vers l’avant sans calculer.
Brest n’a jamais été une équipe qui gère. Brest est une équipe qui ose, qui dérange, qui fait déjouer. C’est comme ça qu’elle a construit son parcours cette saison, c’est comme ça qu’elle peut encore rêver d’Europe. Mais pour espérer jouer un rôle dans ce sprint final, il va falloir redevenir cette équipe-là. Oublier la fatigue, oublier les regrets, oublier les doutes.