Cette semaine nous vous proposons un focus sur le métier de cordeur. Passionnés ou amateurs de tennis, Mathieu de chez HEAD nous explique ce métier, avec des anecdotes croustillantes.
On est avec Mathieu de chez Head. Peux-tu nous parler du métier de cordeur et comment fait-on pour le devenir ?
Cordeur est un métier passion, je suis dans le tennis depuis tout petit et j’ai toujours voulu en savoir un peu plus sur ce métier-là, sur l’aspect technique. J’ai toujours rêvé d’être cordeur. Je suis rentré dans une boutique spécialisée où j’ai fait et appris mes premières armes. Petit à petit, je me suis rapproché des marques pour éventuellement pouvoir accéder à ce métier. J’y suis arrivé. J’ai commencé tout doucement il y a une dizaine d’années, en faisant deux ou trois tournois sur l’année et ensuite ça a évolué.
Par rapport au cordage, il y a différents joueurs qui jouent avec des tensions différentes. Peux-tu nous expliquer ces différences ?
Tu peux avoir des différences de tensions assez notoires entre tous les joueurs. Ils ont tous leurs spécificités. Tu peux avoir Adrian Mannarino qui va jouer sur des tensions très faibles, en dessous de dix kilos, qui peut aller même jusqu’à neuf kilos. Tu peux avoir des joueurs qui vont dépasser les 30. On avait Dustin Brown il y a quelques années qui était à 35 – 36 kilos, Djokovic joue à 28, Sinner joue également assez haut. On a Murray ici, qui était au-delà des 25 kilos, on est à 26 – 27 kilos.
La tension d’une raquette, se fait-elle en fonction de la surface sur laquelle on va jouer ?
On peut en fonction de la surface et des conditions atmosphériques. Plus il va faire chaud, plus on va augmenter la tension. Plus il va faire froid, plus on va baisser pour compenser. Quand il va faire chaud, la balle va être un petit peu plus sèche, il va falloir plus de contrôle et plus il va faire froid, plus la balle va se contracter.
Y a-t-il des joueurs qui te font différentes demandes, en fonction du scénario du match ?
Ils adaptent. Michael Moore, nous fait corder une raquette à 45 livres, deux raquettes à 46 et une raquette à 47. C’est pour pouvoir s’adapter en fonction des sensations. Il y a également, une déperdition de tension sur les monofilaments, sur les polyesters, assez rapides.
Je te remercie beaucoup. C’est un métier passionnant, cordeur, c’est l’occasion de travailler dans le domaine du tennis. Est-ce que justement on peut avoir une formation dans une petite boutique spécialisée ?
À la base, je travaille dans une boutique spécialisée et ce métier-là, de cordeur professionnel, c’est en complément.
Et est-ce que tu dois passer une certification ?
Là non, c’est vraiment autodidacte.