Si dans la série à succès de Netflix, toute l’équipe du professeur se rend maître en la matière pour braquer l’argent, Arsenal s’est fait une spécialité de prendre à tour de bras les points grâce à une arme redoutable. Les coups de pied arrêtés. Un plan, un cerveau, les bons profils. C’est la clé pour braquer la banque d’Espagne. Ou pour être de loin, la meilleure équipe du championnat sur corner, pénalty et coup franc.
Les Gunners marquent près de la moitié de leurs buts sur des phases arrêtées. Un chiffre assez fou, qui traduit que pour les hommes d’Arteta, cet exercice de style est devenu une marque de fabrique. C’est une arme moderne, qui peut permettre de débloquer un match, même contre un adversaire qui ne permet pas de déployer ses qualités de contre ou de transitions rapides. Il y a les hommes clés à l’origine de succès, ceux qui rendent tout ça plus facile.
LES CRÉATIFS
Avant de parler de ce qui fait la réussite de cette équipe dans l’exercice, il faut mettre en lumière les créatifs. Les Saka, Martinelli, Odegaard, Jesus et autres. Ceux qui provoquent, dribblent, accélèrent et vont au contact. Indispensables pour obtenir des coups de pied arrêtés. Faire du jeu, vers l’avant, avec du mouvement et de la vitesse et sans nul doute la façon la plus simple de provoquer la faute chez l’adversaire. Tout bon plan commence par les basses besognes. Se frotter aux costauds défenseurs de la Premier League pour obtenir le coup de sifflet de l’arbitre.
LES POURVOYEURS
Une fois le corner ou le coup franc obtenu, charge aux pourvoyeurs de rendre la situation favorable. Et dans ce domaine, Arsenal compte dans ses rangs quelques maîtres artificiers de haut vol. Des garçons capables sur une frappe directe ou une passe de mettre en orbite, dans les meilleures conditions, les buteurs maison. On pense bien évidemment à Rice et Odegaard. L’Anglais dans un style viril, avec des balles tendues qui viennent frapper le filet ou qui s’offrent à une déviation au point de pénalty. Pour le Norvégien, c’est le pied de la grâce qui vient frapper le cuir. Avec une précision chirurgicale, il sait comme personne venir multiplier les offrandes pour ses partenaires. Et si tout cela ne suffit pas, on peut compter sur un Martinelli, devenu un des tireurs officiels de corner, pour se substituer à ces deux acolytes.
LES FINISSEURS
Tout cela n’aurait que bien peu de réussite sans les finisseurs. Au cœur de l’action comme Berlin et Tokyo dans la banque d’Espagne, c’est à eux que revient la lourde charge de finir le boulot. Entre tirage de maillot, coup vicieux et autres vices des surfaces de réparation, il faut bomber le torse pour tirer son épingle du jeu. Gabriel en est le parfait exemple. Plusieurs fois buteur dans ce type de situation, il sait faire usage de son mètre quatre-vingt-dix et de ses quatre vingt-six kilos de puissance. Saliba dans un style plus malin, avec une capacité à se faire oublier pour frapper au dernier moment est un homme clé dans les surfaces adverses.
DES PLANS MULTIPLES
Si pour le professeur, envoyer la police sur de fausses pistes et le meilleur moyen de garder un temps d’avance, pour Arteta, les fausses pistes sont l’assurance que les finisseurs auront plus de liberté pour bien faire le travail. Vous remarquerez, c’est encore plus vrai sur les corners, qu’en plus des costauds proches du gardien adverse, une multitude de joueurs viennent brouiller les pistes. Il y a ceux qui viennent offrir une solution près du tireur pour jouer ce coup de pied à la rémoise. Ceux qui restent aux abords immédiats de la surface pour venir en second couteau sur les seconds ballons. Et certains, qui naviguent de droite à gauche, juste pour maintenir le bordel ambiant. Et on obtient des défenses qui doivent avoir la tête partout et qui au final laissent des failles qui sont exploitées à merveille par les Gunners.
LE SANG FROID
C’est une qualité essentielle pour celui qui est chargé des pénaltys. En l’occurrence Saka. L’exercice ultime. Le tireur, sa solitude, face au gardien. Un duel, les yeux dans les yeux. Malgré son jeune âge, l’international anglais ne tremble pas. Une réussite totale depuis le début de saison, il a transformé tous les pénaltys qu’il a eu à convertir. N’en déplaise à certains, l’exercice n’est pas une loterie. Dans la Casa de Mikel, pas de place pour le hasard…