Man.City vs Newcastle

Manchester City n’a plus de marge. Ce qui ressemblait encore, il y a quelques semaines, à une situation provisoire est en train de devenir un vrai passage à vide. Ce match face à Newcastle pourrait les éloigner encore un peu plus du top 4.

Une équipe qui doute, qui ne parvient plus à dominer totalement ses adversaires et qui, surtout, n’a plus cette impression de puissance tranquille qui lui collait à la peau.

Ce que vit Manchester City en ce moment est inédit sous Guardiola. Pour la première fois, le club ne maîtrise plus grand-chose. Il subit. Et c’est bien ça qui fait peur. L’entraîneur catalan a toujours voulu tout contrôler : le ballon, les espaces, le rythme. Aujourd’hui, City ne contrôle plus ni son jeu ni son environnement. Le vent de panique qui commence à souffler dans les coulisses du club en est une preuve. L’incohérence du mercato hivernal en est une autre. Sous pression, City fait n’importe quoi.

Alors, face à Newcastle, c’est un vrai test qui attend les Skyblues. Pas seulement sur le plan comptable, mais aussi sur celui de la confiance. Haaland et ses coéquipiers peuvent-ils enfin retrouver une forme de sérénité et arrêter de tout faire à l’envers ? Rien n’est moins sûr. Car en face, Newcastle arrive avec une idée bien précise de ce qu’il veut faire.

NEWCASTLE PLUS COMPACT

Eddie Howe est un entraîneur pragmatique. Il sait que Newcastle, ces derniers mois, a souffert d’un excès d’audace. Il sait aussi que contre les meilleures équipes du championnat, il faut parfois savoir resserrer les lignes avant de penser à attaquer. Contre Arsenal, en coupe, il a testé une approche plus prudente : un 5-4-1 solide, compact, bien organisé. Une vraie réussite.

Ce système a permis de verrouiller les couloirs, avec un Murphy et un Gordon d’abord concentrés sur leur tâche défensive. Loin d’être une approche frileuse, ce plan de jeu a surtout donné plus de stabilité à une équipe qui manquait parfois d’équilibre. Devant, Alexander Isak a parfaitement joué son rôle de point de fixation et de détonateur. Son efficacité fait la différence : Newcastle n’a pas besoin d’un grand nombre d’occasions pour marquer.

Ce bloc resserré a posé de gros problèmes à Arsenal, notamment parce que les Gunners n’ont jamais trouvé la clé pour percer cette première ligne de quatre au milieu. Peu d’espaces entre la ligne médiane et la défense, une rigueur tactique à toute épreuve… Un modèle qui pourrait parfaitement fonctionner face à City. D’autant plus que l’on sait que les Citizens sont en difficulté quand ils se font presser haut.

Et cette saison, sans Rodri, l’équilibre du milieu de terrain de City est bien plus fragile. Sans son régulateur, l’entrejeu est plus inégal, plus friable. Newcastle devrait s’appuyer sur cette faille pour tenter de récupérer haut et punir City sur des attaques rapides. Et c’est là que le problème devient critique pour Guardiola.

Ce Manchester City 2024-2025 n’a plus la même solidité défensive. Dès que l’adversaire met de la vitesse entre les lignes, les Skyblues vacillent. Les largesses défensives sont un problème récurrent cette saison, et Newcastle a justement les armes pour en profiter. Gordon est rapide, Isak sait faire les bons appels, et la projection des Magpies sur attaque rapide peut faire mal. Guardiola est conscient du problème, mais il n’a pas encore trouvé la solution. Alors, que faire pour éviter de se faire punir en transition ?

GÉRER LE TEMPO

Si City veut éviter de trop exposer sa défense, il n’a pas d’autre choix que de garder le ballon. S’assurer que Newcastle passe plus de temps à courir après la balle qu’à la jouer. De Bruyne, Bernardo Silva, Foden… Tous ont la capacité technique pour monopoliser la possession. L’enjeu sera de trouver le bon équilibre : ne pas se jeter à l’abordage trop rapidement, mais réussir à se projeter sans se désorganiser.

C’est sans doute là le plus grand défi du moment pour Guardiola. Son équipe ne peut plus se permettre de subir le chaos, elle doit retrouver sa capacité à imposer son propre rythme. Car si City se laisse embarquer dans un match où les transitions se multiplient, où le ballon va d’un but à l’autre sans contrôle, Newcastle aura toutes ses chances.

Le problème, c’est que City n’a plus autant de certitudes qu’avant. Guardiola, après Madrid, doit rendre une copie bien plus aboutie contre Newcastle. Parce que s’il y a bien une chose qui menace aujourd’hui son équipe, ce n’est pas seulement un adversaire bien organisé. C’est le doute. Et il est en train de s’installer. Et il n’y a pas pire pour une équipe habituée à tout gagner.

Retour en haut
Weekend Sports

GRATUIT
VOIR