Par Jules Pineau
C’est l’Union Bordeaux Bègles qui aura le privilège de recevoir un match de barrage pour la troisième fois en quatre ans. L’armada du Racing 92 se déplace à Chaban Delmas avec la ferme intention de jouer un mauvais tour aux Girondins.
Les Bordelais n’ont pas manqué leur saison et seront au rendez-vous des phases finales. Un temps à la lutte pour le Top 2, il faudra finalement passer par un match de barrage pour disputer une demi finale à domicile dans leur stade Matmut Atlantique. On le disait, la saison est globalement réussie malgré un certain manque de régularité. « Je suis rassuré par les qualités que l’on a affiché dernièrement. Mais cette inconstance régulière, quand la peur de l’adversaire ou la pression de l’évènement n’est pas optimale, elle nous gêne. Ça montre que par rapport à certains effectifs de Top 14, on n’a pas encore un niveau de responsabilité, de sagesse, qui nous permet de hausser le curseur en permanence sans s’insulter dans la semaine. » dénonçait le manager Yannick Bru. Il faudra que les Bordelais se montrent réguliers sur trois matchs pleins s’ils veulent aller chercher le bouclier. Sur le papier, c’est l’outsider parfait, capable d’emballer n’importe quel match, de renverser n’importe quel adversaire. Les succès à domicile face à Toulouse (31-28) et La Rochelle (34-14) ont montré le nouveau visage de cette équipe, beaucoup plus tueuse. Désormais en mesure de rivaliser avec les cadors du championnat, l’UBB a acquis un nouveau statut et l’arrivée de Damian Penaud à l’intersaison n’y est pas étrangère. Couplée avec l’explosion des jeunes talents comme Louis Bielle-Biarrey et Nicolas Depoortère, la ligne d’attaque a souvent été qualifiée de « galactique ». Yannick Bru lui, a insisté sur l’importance du jeu d’avants «N’oublions pas que tout cela est possible grâce au travail de nos avants. Mais, avec cette génération UBB dans notre ligne de trois-quarts, on veut que notre jeu soit structuré mais aussi imprévisible. Cela colle au talent de nos joueurs, mais cela correspond à l’ADN de l’UBB qui a toujours été un club sympa, jeune, positif, qui vibre avec Chaban-Delmas ».
Bordeaux arrive sûr de ses forces avant un match de barrage capital, d’autant qu’ils peuvent avoir l’immense avantage de disputer une demi finale de championnat devant leur public. Pour cela, il faudra passer la première marche, qui se nomme Racing 92. Les hommes de Stuart Lancaster ne sont jamais sortis du Top 6 cette saison et pourtant, ils se sont qualifiés in extremis pour les phases finales, grâce à un bonus défensif glané dans les dernières secondes à La Rochelle. Cette position inconfortable démontre les difficultés rencontrées par les partenaires de Gaël Fickou depuis janvier dernier. 13e de la phase retour, le bilan n’est pas flamboyant et la dynamique catastrophique. Une seule victoire sur les cinq derniers matchs, on ne peut pas dire que les Ciel et Blanc arrivent avec le plein de confiance. La blessure de Nolann Le Garrec jusqu’à la fin de la saison semble presque condamner ses partenaires. Le Racing 92 n’a jamais réussi à se montrer sous son meilleur visage sans son demi de mêlée de 22 ans. Pourtant, le manager Stuart Lancaster se montre optimiste : Nous croyons en nous. Nous croyons en le travail que nous réalisons ces derniers mois. La saison n’a pas été parfaite mais nous pouvons faire quelque chose à Bordeaux, dimanche soir. » La saison du Racing se joue sur la pelouse du stade Chaban Delmas dimanche, tout simplement. En cas de victoire, cela validerait en partie le travail du staff, avec un dernier carré inespéré. En cas de défaite, cela pourrait remettre en question une partie du projet, que Stuart Lancaster ne parvient pas à incarner. Une saison, c’est bien trop peu pour mettre un projet en place, d’autant plus quand la recrue phare, Josua Tuisova est indisponible jusqu’en mai. Certes, mais le standing du Racing appelle à performer et obtenir des résultats, peu importe les circonstances et les blessures.