Le Paris Saint-Germain traverse une période de doute vis à vis de ses résultats en Ligue des Champions, bien en dessous des attentes. Une situation que certains médias français utilisent pour colporter tout un tas d’informations, parfois fausses ou erronées, pour faire planer un vent de panique sur le club.
On le sait, en France il n’y a pas d’équivalent médiatique avec le Paris Saint-Germain. Ça fait lire, regarder ou écouter les suiveurs du football français, et ce d’autant plus quand les résultats ne sont pas au rendez-vous. Parce que le PSG est un club qui divise et qu’il domine le championnat depuis de nombreuses saisons, le moindre signe de fragilité est épié.
Dans ce contexte, la situation du club en Ligue des Champions, avec une situation comptable inquiétante, est un terrain de jeu parfait pour certains médias.
Une schizophrénie générale
Avant de revenir en details sur certaines «informations » sorties ces dernières semaines, il est important de revenir sur le contexte global autour du club et la bipolarité des médias. Parce qu’aujourd’hui, ceux qui nous répètent à longueur de journée que le PSG est voué à l’échec parce que cet effectif composé de jeunes joueurs n’a pas les épaules pour le haut niveau, que sans stars, l’équipe manque de caractère et de qualité, sont les mêmes qui ont craché sur Neymar, Messi, Di Maria et toutes les stars qui ont pu passer par le PSG pendant de nombreuses années.
Surtout qu’à cette période, énormément d’informations et de déclarations de joueurs sortaient dans la presse, une aubaine pour les médias, qui n’avaient qu’à surfer sur le buzz de ce genre de sorties médiatiques.
Sauf que l’arrivée de Luis Enrique a tout changé, car l’Espagnol, qui a d’abord fait partir les joueurs dont il ne voulait plus, a commencé à restructurer son effectif pour lancer un nouveau cycle, mais surtout il est devenu un véritable paratonnerre pour le club et ses joueurs. Une communication pas toujours appréciée, mais qui, depuis son arrivée, a éloigné toute polémique, ce qui à Paris est presque un exploit, surtout après le passage de Galtier. Sauf que cela lui a valu une bonne grosse cible rouge dans le dos et c’est là que la magie prend forme.
Mbappé – Luis Enrique, vraie rivalité ?
Grand cheval de bataille de la saison dernière, il a fallu inventer une rivalité entre le coach et son joueur, une façon d’expliquer la méforme de Mbappé et de faire de Luis Enrique le grand méchant de l’histoire.
Sauf que dans les faits, les deux hommes ont toujours montré du respect l’un envers l’autre et ont tous les deux œuvré en commun pour la réussite du club lors de la saison dernière.
Et alors que le coach espagnol était décrit comme l’ennemi des stars, avec une volonté profonde de les évincer, on l’a vu travailler jusqu’au bout avec Mbappé, dans une volonté de réussite commune, comme il pouvait d’ailleurs en parler dans le reportage « vous ne pouvez pas comprendre » réalisé par la Movistar. Pourtant, certains événements auraient pu le pousser à écarter son joueur et aurait permis de justifier son choix. On pense notamment à la scène de Monaco, où Mbappé, mécontent d’être remplacé à la mi-temps, file directement en tribunes. Un affront, en direct, qui n’a pourtant pas fait changer d’avis Luis Enrique, qui a continué de faire confiance à Mbappé, pour rêver d’un parcours triomphant en Ligue des Champions.
Bien loin de l’homme rigide, inflexible, qui utilise ses joueurs comme des « pions » et qui, selon l’Equipe, « quand les joueurs commencent à prendre du poids, un peu de lumière et de l’influence, il n’aime pas ça du tout ».
Le même Lucho qui expliquait avoir mis en place un plan de jeu spécialement pour Mbappé, pour lui permettre de courir le moins possible. La encore très loin de l’image pourtant dépeinte dans les médias encore aujourd’hui…
Le cas Donnarumma
Pour le gardien italien, non titularisé face au Bayern Munich lors de la 5e journée de Ligue des Champions, c’est la gestion de l’information autour de sa prolongation qui interroge. D’abord annoncé, la semaine avant le match, sur le point de prolonger (fin de contrat en 2026), avec un nouveau bail totalement bouclé, sa non titularisation mais surtout la défaite a tout changé. On est donc passé du jour au lendemain de « tout est bouclé », à « la situation est au point mort depuis plusieurs mois ».
Un changement brutal et incohérent, qui ne répond qu’à la défaite du PSG, l’objectif étant de créer une atmosphère la plus négative possible autour du club.
Chose prolongée dans l’Equipe, qui depuis ce revers face au Bayern et le match nul face à Nantes explique inlassablement que la situation de Luis Enrique se complique au sein du club. Parlant d’un coach « esseulé » et qui agace ses joueurs. Pourtant entre temps Nasser Al-Khelaifi : « Je vous ai déjà dit que nous souhaitons qu’il soit ici pendant de nombreuses années », Marquinhos : « C’est quelqu’un qui nous pousse vraiment à fond. C’est quelqu’un qui a une philosophie de jeu très claire. Je pense que tout le monde l’adore, les supporters, nous les joueurs. C’est quelqu’un qui est très sincère avec nous, qui est très proche de nous. On peut facilement parler avec lui. C’est pour ça que je pense que la relation est facile quand tu es franc », et Barcola : “Luis Enrique ? Il n’est pas usant comme vous le dites. Il est derrière nous et nous encourage beaucoup… et on a confiance en lui !” ont tous tenu des discours à l’extrême opposé ces derniers jours.
Le Qatar pas si désintéressé
Si le club et son président Nasser Al-Khelaifi sont habitués à ce genre de tumultes autour du PSG, l’Equipe, dans son édition du 4 décembre dernier, a fait bondir les dirigeants.
Pour cause, le fait de parler de « désintérêt » pour le Paris Saint-Germain, expliquant que « À Doha, on suit le quotidien du champion de France avec un détachement prononcé depuis la fin de la Coupe du Monde 2022 » n’a pour seul but que de décrédibiliser le PSG, en essayant de faire passer le club comme un vulgaire et simple moyen pour le Qatar d’obtenir sa Coupe du Monde, avant de jeter le club comme un vieux déchet. Toujours dans cette volonté, le fait de parler « d’une baisse de la voilure en termes d’investissement » en rebond à cette « prise de distance relative » montre bien que ce genre « d’informations », sorties trois jours après le match nul face à Nantes, est totalement déconnecté de la réalité.
Il est quand même bon de rappeler, pour ceux qui pourraient croire à ces bêtises, que le PSG vient d’inaugurer officiellement (21 novembre) son tout nouveau Campus ultra moderne, entièrement financé par QSI à hauteur de 350 millions d’euros. Un investissement colossal qui a pour but de permettre au club de continuer de grandir et de se développer dans les nombreuses années à venir. Il ne faut pas non plus oublier que le PSG est toujours et plus que jamais dans un moment crucial vis à vis de son stade. La volonté du club et de NAK et de mettre en place une nouvelle enceinte, via le rachat et la rénovation du Parc des Princes (ce qui semble peu probable aujourd’hui) ou par la construction d’un tout nouveau stade de 80 000 places. Là encore un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros pour une infrastructure qui ne devrait voir le jour que dans 4 à 7 ans. Autant dire qu’on est très très loin d’une diminution des investissements, bien au contraire, pour un club qui est en train de poser aujourd’hui les nouvelles bases qui lui permettront de continuer de performer sur les 10-15-20 prochaines années.
Et enfin, s’il fallait encore prouver l’engagement vis a vis du club et du projet actuel, il est quand même bon de rappeler que depuis l’arrivée de Luis Enrique, il y a un an et demi, le club a dépensé plus de 623 millions d’euros sur le mercato. Certes les choix n’ont pas tous été bons, c’est une certitude, mais l’investissement est là et tout est fait, à Paris, pour que le club continue de performer au plus haut niveau.
Désormais, il faudra suivre attentivement les prochains mois pour le club de la capitale, et notamment le mercato d’hiver qui devrait servir à renforcer un effectif en manque de qualité sur certains postes. Si la rumeur Mohamed Salah a pris beaucoup d’ampleur ces dernières semaines, avant l’annonce de son accord pour une potentielle prolongation de deux ans à Liverpool, on pourrait bien voir débarquer une nouvelle tête d’affiche au PSG dans les mois à venir, dans une volonté de redynamiser le projet de Luis Enrique.