Le match entre Rennes et l’OM s’annonce comme un choc révélateur de trajectoires opposées. D’un côté, un Olympique de Marseille transformé par Roberto De Zerbi, qui commence à imposer sa patte, et de l’autre, un Stade Rennais en proie au doute, mené par un Jorge Sampaoli dont les limites tactiques semblent chaque semaine un peu plus criantes.
L’OM version De Zerbi, c’est une équipe qui respire le football. En quelques mois, l’ex-entraîneur de Brighton a insufflé un souffle nouveau à un club qui cherchait désespérément une identité. Aujourd’hui, Marseille a un visage clair, celui d’un collectif qui fait du jeu sa priorité.
La démonstration contre Le Havre (5-1) est là pour témoigner des progrès de cette formation. Phases de jeu limpides, transitions rapides, et une maîtrise impressionnante ont marqué cette performance. L’équipe semble évoluer avec une facilité déconcertante, résultat d’un travail exigeant mais cohérent.
Si tout n’est pas encore parfait, certains éléments brillent particulièrement. Mason Greenwood, malgré les polémiques, prouve match après match qu’il est un talent brut. Adrien Rabiot, souvent critiqué pour son choix de rejoindre la cannebière, semble avoir trouvé à Marseille un cadre qui le sublime. Même la défense, souvent pointée du doigt ces dernières saisons, affiche une solidité nouvelle.
Un seul point d’amélioration reste notable : Neal Maupay. L’attaquant peine à se synchroniser avec le reste du collectif et manque de justesse dans le dernier geste. Mais dans un groupe où tout semble fluide, il n’est pas exclu qu’il finisse par trouver sa place.
À l’opposé, Rennes vit une saison qui s’apparente à une lente désillusion. L’arrivée de Jorge Sampaoli, censé raviver la flamme, n’a pas eu l’effet escompté. Si l’Argentin reste un meneur d’hommes charismatique, ses limites tactiques sautent désormais aux yeux. Ses choix semblent improvisés, son projet flou, et ses joueurs souvent livrés à eux-mêmes sur le terrain.
Le symbole de cette équipe en déclin ? Steve Mandanda. L’ancien héros de l’OM est aujourd’hui l’ombre de lui-même. Brouillon, dépassé, il incarne à lui seul le malaise d’un collectif qui n’arrive pas à retrouver son niveau d’antan.
Rennes, pourtant, ne manque pas de talents. Mais sans ligne directrice claire, les individualités peinent à s’exprimer. Le contraste avec l’OM de De Zerbi risque d’être cruel, surtout dans un match où les Bretons devront se mesurer à une formation qui semble jouer sur une autre planète.
UN CHOC DES PHILOSOPHIES
Ce duel sera aussi celui de deux visions du football. D’un côté, De Zerbi propose un jeu léché, basé sur la possession et la créativité. De l’autre, Sampaoli mise davantage sur l’instinct et l’émotion, mais sans structure claire pour canaliser ces énergies.
Le défi pour l’OM sera d’assumer son statut et de confirmer sa supériorité sur le terrain. Car même si Rennes est en difficulté, un déplacement en Bretagne n’est jamais une formalité. Les Marseillais devront rester concentrés et éviter de tomber dans le piège de la suffisance.
Marseille semble prêt à franchir un cap, à condition de maintenir cette exigence collective qui le rend si séduisant. Rennes, de son côté, devra se battre pour exister et prouver qu’il a encore les ressources pour rebondir.
Mais une chose est sûre : ce match pourrait bien marquer une nouvelle étape dans l’affirmation de l’OM comme l’un des prétendants sérieux au sommet de la Ligue 1. Pour Rennes, il s’agira avant tout de sauver l’honneur, dans un match où je n’attends pas grand chose d’eux.
