Après la qualification héroïque et historique face à Liverpool, le Paris Saint-Germain affrontera Aston Villa en quarts de finale. Si la marche semble moins compliquée à franchir pour le PSG, il faudra faire deux grandes prestations pour éliminer les hommes d’Unai Emery.
La victoire et la qualification du PSG face à Liverpool a automatiquement fait de cette équipe le favori numéro un pour remporter le titre final selon la tendance. Si effectivement le Paris Saint-Germain n’a que peu ou pas d’équivalent en termes de niveau jeu aujourd’hui en Europe, cette position de favoris est un peu exagérée. N’oublions pas que le club de la capitale court toujours après son premier sacre tandis que certains tenors européens, plusieurs fois vainqueurs de la compétition sont encore en lice. Le Bayer Munich, le FC Barcelone, deux clubs qui pourraient croiser la route des Parisiens lors d’une éventuelle finale, mais surtout le Real Madrid, certes immonde dans le jeu, mais 15 fois vainqueur de la Ligue des Champions et favoris incontesté et incontestable chaque année.
UNE DYNAMIQUE INTACTE
Avant la trêve internationale, les hommes de Luis Enrique affichaient une telle forme qu’il existait une crainte quant au mal que pouvait faire la trêve sur cette dynamique.
Les Parisiens ont depuis balayé ces doutes, avec un succès 6 buts à 1 face à Saint-Étienne en Championnat, avec encore cinq buteurs différents, puis cette qualification, dans un scénario compliqué face à Dunkerque en Coupe de France. Menés 2 buts à 0 en première mi-temps, ils ont su encore une fois aller chercher les ressources nécessaires pour aller s’imposer 4 buts à 2. Et finalement ce scénario, qui fait tout de même état d’un manque de maitrise et de concentration sur la première mi-temps, va faire du bien à cette équipe. Ça à permis de les remettre dans le bain directement, de montrer qu’ils étaient capables de renverser n’importe quelle situation, c’est excellent pour la confiance et ça crée une dynamique positive avant ce quart de finale aller de la Ligue des Champions.
DES DÉBUTS DE MATCHS POUSSIFS
Si Luis Enrique saura tirer le positif de cette rencontre, rappelant en conférence d’après matchs que “mon équipe a démontré de la maturité, une ambition de toujours retourner toutes les situations dans tous les matchs.” il devra veiller à éviter l’excès de confiance : “Nous ne sommes pas imbattables, nous ne sommes pas des héros de film. Nous sommes une équipe qui continuera d’encaisser des buts. La perfection n’existe pas. Mais on a toujours maintenu notre foi en l’équipe, on a conservé la structure pour bien contrôler les choses.” C’est aussi en ce sens qu’il s’est exprimé après le match, lui qui était particulièrement remonté contre ses joueurs en première mi-temps. On l’a vu fulminer contre Désiré Doué notamment pour une faute qu’il ne jugeait clairement pas nécessaire dans la première demi-heure, puis changer son dispositif tactique dès le retour des vestiaires avec l’entrée de Gonçalo Ramos à la place de Warren Zaire Emery. Si ce n’est pas la première fois qu’il opère des changements rapidement dans ses matchs, à chaque fois que c’est allé aussi vite c’est quand les Parisiens sont passés à côté de leur sujet.
Et un point qu’il faudra rapidement corriger, c’est ce manque de concentration de l’équipe en début de match. Des choses que l’on ne voyait pas avant la trêve et qui pourraient coûter cher face à Aston Villa. Encaisser deux fois de suite un but dans les 10 premières minutes d’un match, ça ne colle pas avec les ambitions parisiennes sur cette fin de saison.
UNE HISTOIRE DE RETROUVAILLES
Pour certains acteurs de cette rencontre, elle aura une saveur toute particulière. Ce sera d’abord le cas d’Unai Emery, ancien coach du PSG, auteur de cette démonstration face à Barcelone au Parc des Princes 4-0 et victime de l’un des plus gros scandals arbitrales lors de la remontada au Camp Nou quelques semaines plus tard. C’est aussi lui qui avait vu arriver Neymar et Kylian Mbappé au PSG l’année d’après, pour des montants astronomiques de 222 et 180 millions €.
Il restera deux saisons au club, remportant deux trophées des Champions, deux Coupes de la Ligue, deux Coupes de France, mais un seul titre de Ligue 1. Lors de son premier exercice, c’est Monaco qui décroche le titre de champion, avec cette équipe qui nous aura fait vibrer également en Ligue des Champions. Mbappé, Falcao, Bernardo Silva, Thomas Lemar, Fabinho et bien sûr l’incontournable… Valère Germain.
“À Paris, je me suis développé en tant qu’entraîneur. J’ai progressé, j’ai acquis de l’expérience et j’ai atteint mes objectifs en remportant le championnat et des coupes. Maintenant, je vais jouer un quart de finale contre eux, mais ce n’est pas spécial parce que c’est Paris. C’est spécial parce que c’est un quart de finale. Et bien sûr, on respecte beaucoup le PSG” a commenté Unai Emery, interrogé sur ses retrouvailles avec son ancien club.
Ensuite, c’est Marco Asensio qui vivra une soirée particulière au Parc des Princes, lui qui est encore sous contrat avec le PSG, prêté cet hiver à Aston Villa. “Ce sera un match très spécial, très beau. Je vais avoir le temps d’y penser. Il va falloir récupérer, s’entraîner et continuer à s’améliorer. Et on pensera au PSG après. J’ai regardé le match contre Liverpool, je suis content pour mes amis. Ils ont pu gagner, se qualifier, je suis content pour eux” avait-il commenté. Bien qu’il n’est pas d’animosité envers le PSG, il aura vraisemblablement un sentiment de revanche à prendre, sur Luis Enrique, qui l’a mis de côté rapidement cette saison, alors que Marco Asensio ne répondait pas aux attentes du coach espagnol. Recruté avant l’arrivée de Luis Enrique, il n’était pas un choix du coach, qui le connaissait pourtant très bien après ses années à la tête de la sélection espagnole. Et face à sa fragilité physique et son irrégularité chronique lors de sa première saison, il a été petit à petit écarté du projet sportif, sachant que beaucoup de clubs appréciaient son profil et qu’il ne serait donc pas compliqué de lui trouver un nouveau point de chute. Le voilà donc à Aston Villa, où il revit sportivement avec 7 buts en 9 matchs. Avec trois buts inscrits face à Bruges lors des huitièmes de finale, c’est en grande partie lui qui a qualifié les Villans, il est devenu un incontournable dans cette équipe et alors qu’il n’a aucune option d’achat intégrée dans son contrat, les Anglais aimeraient pouvoir le conserver à la fin de la saison.
Enfin, outre son impact sur le terrain, Marco Asensio connait très bien Luis Enrique et à vécu au sein du vestiaire parisien pendant un an et demi, il aura forcément de nombreuses informations à apporter à son nouvel entraineur Unai Emery, sur la tactique mise en place par le PSG et le rôle clé de certains joueurs.
