L’Angleterre est au rendez-vous des quarts de finale de cet Euro 2024. On ne va pas se mentir, le niveau de jeu affiché par les Three Lions est médiocre. Cette équipe ne vit que sur des miracles. À ce rythme là, Londres sera bientôt remplacé par Lourdes. Contre la Suisse, il faudra montrer un autre visage. Ou comme depuis le début du tournoi, bien défendre et s’en remettre à un énième coup du sort…
L’Angleterre affronte la Suisse à Düsseldorf. Les Suisses, tout juste auréolés de leur victoire historique contre l’Italie, se lancent dans un nouveau défi de taille. Vaincre les Three Lions pour la première fois depuis 43 ans serait un bel exploit. Et vu le niveau affiché par les Britanniques, c’est un scénario envisageable. La dernière victoire suisse remonte au 30 mai 1981, lors d’un match à Bâle où Fredy Scheiwiler et Claudio Sulser avaient fait trembler les filets pour une victoire 2-1.
LA FORTERESSE ANGLAISE
Pour Granit Xhaka et ses coéquipiers, la mission s’annonce tout de même complexe. L’Angleterre, sous la férule de Gareth Southgate, s’est forgée une réputation de forteresse défensive. Malgré quelques failles occasionnelles, l’Angleterre possède une défense qui a su se montrer quasi-invincible lors des dernières compétitions majeures. Lors de l’Euro 2021, Jordan Pickford n’avait encaissé que deux buts en sept matchs. À cet Euro 2024, il a déjà réalisé deux clean sheet en quatre rencontres. La solidité défensive est en partie due à un schéma tactique rigoureux et bien rodé. Autant les phases de jeu offensives sont à l’image de la France, une catastrophe, autant l’arrière garde ne faiblit pas. Gareth Southgate mise sur un 4-2-3-1 bien huilé, offrant une solide base arrière tout en permettant des transitions rapides vers l’attaque. La ligne arrière se compose généralement de deux latéraux solides, souvent Kyle Walker à droite et Kieran Trippier à gauche, bien que des ajustements sont possibles en fonction des blessures et des suspensions. Au centre de la défense, John Stones est un pilier, et il pourrait être accompagné d’Ezri Konsa suite à la suspension de Marc Guehi. Les milieux défensifs jouent un rôle crucial en protégeant la défense tout en facilitant la transition vers l’attaque. Ils sont chargés de briser les offensives adverses et de relancer proprement le jeu. Et c’est bien là les seules satisfactions anglaises. Pour le reste on ne parle plus de stratégie, de schéma de jeu ou de cohésion collective. On s’en remet au seul talent. Jude Bellingham, en particulier, a montré sa capacité à faire basculer un match avec des éclairs de génie, comme ce fut le cas contre la Slovaquie. Enfin, Harry Kane, à la pointe de l’attaque, est le redoutable finisseur de cette équipe. Avec ses déplacements intelligents et sa capacité à jouer en remise, il est le point d’ancrage de l’attaque anglaise. Kane est soutenu par les arrières latéraux qui montent fréquemment, ajoutant une menace supplémentaire sur les flancs.
LA SUISSE EST SÉRIEUSE
Pour la Suisse, il s’agit de jouer sur leurs forces et de profiter des moindres failles dans la défense anglaise. Avec des talents offensifs tels que Breel Embolo, Ruben Vargas et Dan Ndoye, les Suisses ont les moyens de se créer des occasions dangereuses. Ils l’ont montré tout au long de la compétition. L’objectif sera de maintenir une pression constante et de ne pas laisser l’Angleterre dicter le rythme du jeu. Je crois vraiment que cette Nati peut, si elle assume de prendre le jeu à son compte, faire déjouer l’équipe de Southgate. La Suisse ne manque pas de ressources. Granit Xhaka, capitaine emblématique, devra guider son équipe avec la même ferveur et détermination qui ont caractérisé leur parcours jusqu’ici. La défense suisse, solide et bien organisée, aura un rôle crucial à jouer pour contenir les assauts anglais et donner à leurs attaquants la chance de faire la différence.
LE FAVORI DE L’OMBRE ?
L’Angleterre de Gareth Southgate est une énigme fascinante. Cette équipe, qui ne brille pas nécessairement par son jeu flamboyant, semble être touchée par une grâce miraculeuse, capable de se sortir des situations les plus périlleuses. Malgré des performances en demi-teinte, les Three Lions ont trouvé le moyen de se hisser jusqu’aux quarts de finale de l’Euro 2024. Leur progression est marquée par des moments de pure résilience et d’opportunisme. Oui, le football est parfois une question de destin autant que de talent. Ce paradoxe anglais est peut-être ce qui les rend si dangereux aujourd’hui. Quand tout le monde attendait une Angleterre dominante et éclatante, c’est une équipe plus pragmatique et réaliste qui a émergé. Les attentes élevées du passé semblaient peser lourdement sur les épaules des joueurs. Mais maintenant que l’Angleterre n’est plus vue comme la favorite incontestée, elle évolue sans le poids de la pression écrasante. Libérée de ce fardeau, l’équipe peut jouer avec une forme de liberté et de spontanéité qui la rend imprévisible et dangereuse. L’Angleterre de 2024 incarne cette idée que parfois, il ne s’agit pas d’être le plus brillant sur le papier, mais de savoir saisir chaque opportunité, de se battre jusqu’au bout, et de tirer profit de chaque moment de grâce. Et c’est peut-être cette transformation qui fait de cette équipe une menace majeure pour n’importe quel adversaire. Car une équipe qui trouve des moyens de gagner même quand elle ne joue pas son meilleur football est souvent la plus difficile à battre. Et croyez moi, ce n’est pas Didier Deschamps, qui dira le contraire… Les Suisses devront garder à l’esprit que la vraie force des Three Lions réside dans leur capacité à triompher malgré tout. Malgré l’infâme bouillie proposée à la limite du scandale. C’est cette dimension presque miraculeuse de leur parcours qui pourrait bien les propulser encore plus loin dans ce tournoi. Réponse ce samedi.