On attendait l’Autriche pour affronter les Pays Bas mais ce sera finalement la Turquie qui viendra se dresser sur la route des Bataves. Avec un public acquis à sa cause, les Turcs sont quasiment à la maison dans n’importe quel stade allemand. Et si c’était eux l’équipe surprise que personne n’avait vu venir ?
La Turquie a réussi à arracher la victoire face à l’Autriche avec un score de 2-1, grâce à un double exploit de son défenseur Merih Demiral. Le match, joué dans une très belle ambiance (la communauté turque s’étant massivement déplacée au stade), a vu les Autrichiens tenter de confirmer leur belle montée en puissance après une phase de poules très interessante, notamment avec leurs victoires éclatantes face à la Pologne et aux Pays-Bas. Pourtant, c’est la Turquie qui a su faire la différence. Demiral, d’ordinaire plus connu pour ses tacles que pour ses buts, a ouvert le score sur un coup de billard pour punir une défense autrichienne incapable de se dégager (Le défenseur central d’Al-Ahli entre dans l’histoire. Avec cette réalisation après 57 secondes de jeu, il devient le deuxième buteur le plus rapide dans un Euro, après l’Albanais Nedim Bajrami contre l’Italie, le 15 juin dernier.) En seconde période, il a récidivé avec une tête puissante à la réception d’un corner, laissant le gardien autrichien impuissant. Un petit côté Lilian Thuram pour notre ami turc. Mais l’autre héros de la soirée a été sans conteste Mert Günok. Le gardien turc a sorti une parade spectaculaire dans les dernières secondes du match, empêchant l’Autriche d’égaliser et de forcer les prolongations. Cet arrêt, digne des plus grands moments de l’Euro, a permis à la Turquie de conserver son avantage et de se qualifier pour les quarts de finale. Pour l’Autriche, cette défaite est difficile à digérer. Après un début de tournoi prometteur, ils avaient réussi à trouver leur rythme et à monter en puissance, mais la Turquie a su se montrer plus réaliste et plus efficace. La victoire propulse la Turquie en quarts de finale, où elle devra affronter un nouvel adversaire de taille. Sous la direction de Vincenzo Montella, cette équipe turque a montré qu’elle avait le talent et la détermination pour aller loin dans le tournoi. Porté par le talent d’Arda Guler, ils ont fait preuve d’une efficacité redoutable.
UNE MONTÉE EN PUISSANCE
Pour continuer à rêver, il faudra quand même se défaire des Oranjes. Les Pays Bas ne seront pas une tasse de thé pour Arda Güler, Yilmaz et tous leurs coéquipiers. Même si je fais partie de ceux qui ont été déçus par leur phase de poules plus que très moyenne, avec à la clé une qualification à l’arraché en tant que meilleur troisième, on observe une montée en puissance. Intéressant à ce stade de la compétition. Là où la France et le Portugal par exemple stagnent, je trouve ces Néerlandais de mieux en mieux, dans le jeu et dans l’esprit. Le tour précédent contre la Roumanie l’illustre assez bien. Les Pays-Bas, qui n’avaient plus atteint le top 8 continental depuis 16 ans, ont montré un visage bien différent de celui de leur phase de poules chaotique. Plus puissants, plus créatifs, et surtout plus inspirés, Memphis Depay et ses coéquipiers ont dominé la rencontre de bout en bout. Dès les premières minutes, ils ont imposé un rythme infernal, étouffant littéralement les Roumains. La large victoire (3-0) des Pays-Bas ne reflète qu’en partie la domination totale qu’ils ont exercée pendant les 90 minutes. Les Roumains, eux, peuvent nourrir des regrets après avoir été incapables de reproduire la performance qui leur avait permis de sortir l’Ukraine du tournoi. Pour les Pays-Bas, cette qualification pour les quarts de finale est un retour au premier plan du football européen. Les hommes de Ronald Koeman ont montré qu’ils avaient les moyens de rivaliser avec les meilleurs et qu’ils étaient prêts à défier les pronostics. Leur puissance offensive, qui semble enfin se mettre en mouvement (il était temps !) en fait une équipe redoutable pour la suite. Les Pays-Bas, qui montent en puissance match après match, s’affirment comme un des grands favoris de l’Euro 2024. Leur jeu fluide et leur efficacité offensive les placent au sommet des prétendants. Mais, car il y a souvent un mais, ils devront se méfier d’une Turquie galvanisée par la ferveur de son contingent en Allemagne. Portée par ses supporters passionnés et un esprit de combativité qui n’est plus à prouver, cette équipe turque ne lâchera rien et est prête à répondre bec et ongle à toutes les attentes. Ce match pourrait lui aussi nous réserver quelques surprises.