Lyon n’a plus de temps à perdre. Dans une Ligue 1 où les positions changent chaque week-end comme dans une partie de chaises musicales, les Gones sont en train de réussir leur pari. Un pari fou.
Celui d’une renaissance express, lancée dans l’urgence et portée par une ambition claire : sauver la saison, sauver le club, et retrouver l’Europe. Mieux encore, retrouver la Ligue des champions, vitale à bien des niveaux, notamment financiers.
Il y a quelques mois, personne n’aurait misé sur cette équipe en crise, minée par les doutes. Aujourd’hui, les hommes de Fonseca sont à un petit point de la quatrième place, et à quatre unités seulement de la deuxième, occupée par l’OM. Un bond spectaculaire, construit dans le silence et la résilience. Mais attention : la dynamique est fragile, et le droit à l’erreur n’existe plus. Contre Auxerre, seul le résultat compte.
En face, les Bourguignons vivent une tout autre fin de saison. Délestée du poids du maintien, l’équipe de Christophe Pélissier peut aborder les dernières journées avec sérénité. Mission accomplie pour Auxerre, qui s’est offert une saison paisible, construite sur une organisation défensive solide et un collectif bien huilé. À domicile, face à un Lyon qui doit faire le jeu, cette formation sans pression aura tout du piège parfait. Une défense à cinq compacte, des projections rapides, une discipline tactique : il faudra être patients et inspirés pour faire sauter le verrou.
Lyon, justement, a montré contre Lille qu’il pouvait s’adapter. Privé de ses ailiers naturels, avec Nuamah sorti sur blessure et Fofana indisponible, Fonseca a recomposé son animation offensive. Tolisso s’est excentré, Almada et Cherki ont pris plus de responsabilités, et surtout, Alexandre Lacazette a brillé. Impliqué, disponible, décisif, il est revenu au premier plan au moment où l’OL a le plus besoin de lui. Son influence dépasse les statistiques : il incarne l’état d’esprit nouveau d’un groupe qui ne veut rien lâcher.
Mais tout n’est pas parfait. Défensivement, l’OL reste vulnérable. Il y a encore des flottements, des erreurs d’alignement, des relâchements. Si la maîtrise technique globale de l’équipe permet souvent de masquer ces défauts en contrôlant le tempo, le danger reste permanent. Auxerre, bien organisé et opportuniste, n’aura besoin que d’un instant de faiblesse pour frapper.
Alors oui, Lyon est sur la bonne voie. Oui, ce sprint final peut les mener très haut. Mais pour cela, il faudra continuer à avancer, à gagner, à souffrir s’il le faut. Auxerre n’a plus rien à prouver, Lyon a tout à jouer. Et dans ce contexte-là, seule la détermination fera la différence.