BAYERN VS PARIS SG

Éliminé à l’instant T de la phase ligue de cette Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain est dos au mur. Il faut un déclic et surtout des points pour Luis Enrique et ses hommes. Ce déplacement à l’Allianz Arena est un tournant, le PSG n’a plus droit à l’erreur.

Avec quatre points, une victoire, un nul et deux défaites au compteur la situation est très claire pour le Paris Saint-Germain. Pour le moment, le club est éliminé de cette compétition, mais… nous ne sommes qu’à mi-chemin.

D’OÙ VIENT LE PROBLÈME ?

Le souci de cette équipe parisienne tout le monde l’a compris, c’est cette inefficacité. On le répète depuis des mois, mais pour le moment on ne voit pas d’évolution. Pire, on a le sentiment d’un blocage psychologique pour les joueurs. Comme si à force de louper, le capital confiance s’effritait toujours un peu plus.

Il y a pourtant énormément de bonnes choses à mettre en avant avec ce PSG, car la façon dont il domine ses adversaires ne peut pas être balayé d’un revers de main. Le gros pressing à la perte de balle, la maitrise technique, ce sont des choses qu’on voulait retrouver à Paris avec l’arrivée de Luis Enrique, surtout après les passages de Galtier et Pochetino qui nous ont offert un PSG sans identité de jeu. Seulement, il y a aussi cette immense frustration de voir cette équipe se créer autant d’occasions mais marquer si peu de buts. Un sentiment partagé par Luis Enrique après la défaite face à l’Atletico, très difficile à digérer pour le coach espagnol. “À dire vrai, la responsable de la création de 50 occasions de but, c’est l’équipe et le responsable de tout, c’est l’entraîneur. J’assume tout. Je vais faire de mon mieux pour que l’équipe continue de créer des occasions. C’est très difficile d’expliquer cette série. Ça ressemble à une mauvaise blague. Je me sens très mal. Comme les joueurs, il faudra analyser avec la tête froide et rebondir. Nous avons besoin de 20 occasions, l’adversaire éternue et il marque. Il faut se relever et tenter”.

Comment une équipe qui marque 33 buts en 11 journées de championnat, qui est, derrière le Barça et à égalité avec le Bayern, la deuxième meilleure attaque d’Europe, peut manquer à ce point-là d’efficacité ?

KOLO MUANI VRAIMENT LA SOLUTION ?

Comme un phénomène de mode, parce qu’il va marquer un doublé face à une Belgique en carton dans une compétition sans aucun intérêts, Kolo Muani semble devenir pour beaucoup la solution et le remède miracle…

J’aime beaucoup RKM, qui est respectueux, travailleur et qui rêve probablement de réussir et s’imposer au PSG. Mais il faut également rester lucide sur ses prestations en club depuis son arrivée. Le moindre contrôle, la moindre remise est compliquée pour l’ancien nantais, qui ne s’est jamais montré convaincant sur le terrain. Alors oui on a tous envie de le voir réussir à Paris, mais cela tient presque au miracle aujourd’hui, tant le français a cramé ses chances les unes après les autres au fil des matchs. Mais comme aujourd’hui, dans nos médias français, la mode c’est d’expliquer que Luis Enrique est un perdu, on nous fait également passer RKM pour CR7. La seule vérité c’est que c’est un joueur qui a couté presque 100M€ et qu’on est obligé d’attendre qu’il réussisse au moins un contrôle orienté ou un une-deux pour essayer de se rassurer et se dire que “ça y est c’est le déclic”…

FAN DU FAUX-9 OU SOLUTION TEMPORAIRE ?

Difficile de savoir ce qu’il se passe dans la tête de Luis Enrique. Qu’a-t-il réellement en tête pour son équipe ? Veut-il vraiment continuer de forcer avec son faux 9 ? Une chose est sûre c’est qu’il n’est pas aveugle et qu’il voit comme nous que Marco Asensio et Kang In Lee c’est trop léger pour occuper la pointe de l’attaque parisienne. Alors évidemment, en conférence de presse il défend ses joueurs, c’est normal. Pour le moment, il fait avec ce qu’il a et il assume, ce qui est normal quand, comme il aime à le répéter, c’est lui qui a construit son effectif, avec ses énormes manques actuels.

Plus concrètement, et comme il nous l’avait indiqué à son arrivée, ce n’est pas ce qu’il dit qui est interessant mais ce qu’il fait. Et là on a des éléments de réponse. Déjà, par rapport à la saison dernière, où il a fait évoluer son équipe toute la saison avec un vrai 9. D’abord avec Mbappé, qui ne participait pas vraiment au jeu, puis quand il était sur le banc, c’était soit Gonçalo Ramos soit Kolo Muani en pointe. Sur la fin de saison on a d’ailleurs souvent vu un numéro 10 les accompagner en soutien.

Autre élément, face à Dortmund, pour le match retour, match le plus important de la saison dernière, il a également aligné un vrai numéro 9 avec Ramos.

Enfin, au lancement de cette saison, avant qu’il ne se blesse de manière importante à la cheville, c’est également Ramos qui avait été aligné à ce poste de numéro 9, avec d’ailleurs là encore Asensio en numéro 10 derrière lui.

Donc cette histoire de fan absolu du faux 9 j’ai du mal à y croire, la vraie erreur de Luis Enrique c’est son mercato d’été, qui est un énorme échec et qui l’oblige à bricoler en attendant le retour des blessés et potentiellement le prochain mercato, même si on sait que le mercato d’hiver est toujours compliqué, avec très peu de profils de classes internationales à recruter.

La situation d’un garçon comme Viktor Gyokeres sera suivie de près par bon nombre de top clubs européens, le PSG rentrera-t-il dans une course pour signer le crack suédois ? C’est un profil très rare sur le marché, un vrai numéro 9, capable de marquer énormément de buts comme il le fait actuellement avec le Sporting. Il représente tout ce qu’il manque actuellement à cette équipe et à l’inverse, le Suédois pourrait se régaler dans cette équipe, qui se crée tant d’occasions, avec énormément de ballons à négocier dans la surface.

Personnellement, sa complémentarité avec Bradley Barcola et Ousmane Dembélé me fait saliver, reste plus qu’à passer à l’action pour le PSG.

RAMOS ET HERNANDEZ DE RETOUR

D’ailleurs les retours de Gonçalo Ramos mais aussi Lucas Hernandez se précisent. Alors qu’ils ont été, selon RMC, jugés aptes à reprendre la compétition, les prochaines séances d’entrainement seront décisives. Leur retour dans le groupe n’est cependant pas attendu pour ce week-end face à Toulouse. Une excellente nouvelle pour Luis Enrique, dans un moment décisif de la saison.

LE BAYERN À NOUVEAU IMPRESSIONNANT

Si le Bayern a connu un exercice précédent particulièrement décevant, l’arrivée de Vincent Kompany et la régénération de cet effectif lui a donné un vrai coup de boost.

Emmenés par le King Harry Kane, les Allemands sont capables de marquer à n’importe quel moment et surtout sur la moindre occasion. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le PSG, avec Donnarumma qui n’a que un ou deux arrêts à faire pas match mais qui passe toujours au travers.

Kane c’est 16 buts en 14 matchs, avec lui pas de problème d’efficacité, surtout quand il est accompagné par Jamal Musiala et Michael Olise. Si l’Allemand continue de monter en puissance et d’exploser dans son rôle de meneur de jeu, le Français a connu une adaptation express. Positionné sur l’aile droite de l’attaque bavaroise, sa qualité technique, sa vision du jeu et sa qualité de finisseur en ont fait un titulaire important aux yeux de Kompany. Il est impressionnant de voir avec quelle aisance il arrive à se défaire de situations compliquées, par un geste ou souvent une passe bien sentie dans des petits périmètres. Pour Nuno Mendes, en difficulté face à l’Atletico, se sera un adversaire de taille.

LE BAYERN AUSSI AIME TENIR LE BALLON

Avec Manchester City, le Bayern et le PSG sont les trois équipes qui tiennent le plus le ballon dans cette Ligue des Champions. Même face au Barça, le Bayern avait maintenu une possession bien plus élevée que leur adversaire, ce qui avait d’ailleurs permis aux Catalans d’exploiter les phases de contre à merveille et les gros espaces laissés dans le dos de la défense allemande. Il est évidemment difficile d’imaginer Luis Enrique abandonner la balle au Bayern, tant c’est un principe fondamental de son football, pour un coach qui a rappelé ces dernières semaines qu’il “mourrait avec ses idées” s’il le fallait. La bataille s’annonce donc musclée, autant sur le plan physique que tactique, pour deux équipes qui ont besoin de points.

UN HISTORIQUE LARGEMENT À L’AVANTAGE DU BAYERN

En 7 confrontations, le Paris Saint-Germain compte deux victoires et 5 défaites, un maigre bilan, qui ne rassure guère avant ce choc décisif. Cependant, le PSG est la dernière équipe à avoir réussi à battre ce Bayern dans son antre de l’Allianz Arena, le 7 avril 2021. Les Parisiens avaient pu, à cette époque, compter sur un excellent Keylor Navas, qui avait réalisé pas moins de 10 arrêts.

Place au match désormais et le moindre point sera bon à prendre pour les Parisiens. Comme l’a dit Luis Enrique, chacun des quatre matchs restants devra être joué comme une finale, pour rêver d’un printemps européen.

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