BRAVO À LA LIGUE DES REVENANTS !

La saison européenne s’annoncait décisive pour l’avenir du football français. Et oui, notre championnat qui se veut « Ligue des Talents » a commencé à la 6e place, derrière les Pays-Bas au pire moment, car la réforme de la Ligue des Champions va offrir une place supplémentaire à la 5e nation européenne.

Si les clubs français désirent fortement capter une part plus importante de la redistribution des droits UEFA, on ne peut pas dire qu’ils ont brillé par leurs résultats. En bientôt 70 ans de compétition et plus de 200 trophées, nos clubs n’ont su inscrire que 2 fois leurs noms au palmarès européen… autant que l’Ecosse et moins que la Belgique. Bravo au Paris Saint-Germain, à l’Olympique de Marseille, au LOSC et dans une moindre mesure au RC Lens, au Stade Rennais et au TéFéCé. Leurs résultats auront permis à la fois de consolider la 5e place, d’obtenir un ticket de plus pour la lucrative Ligue des Champions et donc un club supplémentaire pour les joutes européennes. Autrement dit, la saison prochaine, ils seront 7 à bénéficier d’un principal levier d’exposition et donc de valorisation des joueurs sur le marché des transferts. C’est un fait, les Coupes d’Europe sont devenues une véritable source de revenus.

En 2022/23, le parcours européen des clubs de Ligue 1 a permis de récupérer 201 millions d’euros de redistribution UEFA. Rappelons que l’argent distribué aux clubs provient des recettes commerciales brutes (3,5 milliards d’euros). Si les 3/4 de cette somme sont reversés aux clubs, ce sont surtout les clubs engagés en C1 qui en bénéficient : 2 des 2,7 milliards d’euros. Pour les trois coupes, l’analyse des clés de répartition fait apparaître deux méthodes de financement distinctes : les primes liées aux performances sportives et la contribution économique du pays concerné. Ainsi, les primes UEFA perçues par nos représentants après les 1/4 des Coupes d’Europe sont de 43,3 millions d’euros pour les Parisiens, 23,1 pour les Sang & Or, 12,79 pour les Phocéens, 7,83 pour les Lillois, 7,2 pour les Bretons et 6,99 pour les Toulousains… sans compter à ce stade, les primes liées au coefficient UEFA et le Market Pool.

Et c’est bien là tout le problème du football tricolore. En négligeant la Ligue Europa, nos clubs sont trop éloignés au classement UEFA pour bénéficier de bonnes primes : 43e pour l’OM, 44e pour le LOSC, 47e pour le Stade Rennais, 112e exæquo pour le RC Lens et le Toulouse FC. En se qualifiant en C1, en sortant des poules à chaque fois depuis 2011 et en atteignant le dernier carré par 2 fois sur les 5 dernières campagnes, le PSG a pu accumuler assez de points pour se hisser au 4e rang du ranking. Et si on ajoute que nos autres qualifiés Champions League n’ont quasiment jamais passer le cut des groupes depuis 10 ans, le club de la capitale a bénéficié à plein du fameux Market Pool. Voilà pourquoi l’UEFA a versé 101,4 millions d’euros en 2023 et l’estimation en cours est déjà de 124,7 millions euros, soit plus que le budget total du RC Lens. Espérons que les résultats de la semaine prochaine face au Borussia Dortmund et à l’Atalanta Bergame seront favorables au PSG et à l’OM car une (voire deux) qualification(s) en finale permettrai(en)t certainement de passer la barre des 300 millions d’euros de revenus UEFA. Seul regret, l’élimination du LOSC qui offre à l’Allemagne ou l’Italie, un 5e ticket en Champions League… qui aurait pu nous être attribué. Mais ne soyons pas trop gourmands, nous revenons déjà de loin !

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