DERNIÈRE RÉPÉTITION

Cette trêve internationale du mois de mars constitue le dernier rassemblement avant l’Euro. Ce qui ressemble évidemment à une dernière répétition avant de rejoindre l’Allemagne, avec pour ambition assumée de soulever le trophée. Mais avant ça Didier Deschamps va devoir choisir ses hommes et compte bien utiliser ce rassemblement pour donner une chance à chacun.

Ce sont deux matchs amicaux qui attendent les Bleus lors de cette trêve internationale, d’abord samedi contre l’Allemagne, puis mardi contre le Chili. Et Didier Deschamps a été assez clair en conférence de presse, indiquant qu’il souhaite “impliquer le maximum de joueurs”, pour se faire une idée plus précise et surtout pouvoir faire des choix. Si évidemment le secteur offensif est concerné, avec des joueurs comme Moussa Diaby, qui n’est pas titulaire à Aston Villa, ou Kolo Muani, qui vit une saison d’adaptation au Paris Saint-Germain avec des performances bien en deçà des attentes, il a également confirmé que tous les postes étaient concernés. “Il n’y a pas que des ”matchs”, comme vous dites, aux postes d’avant-centre et d’arrière droit. Il y a match aussi au milieu, et en défense centrale…”. Le message est clair, chacun va devoir gagner sa place.

UNE ABSENCE SIGNIFICATIVE

Le fait qu’Antoine Griezmann ait dû finalement laisser sa place lors de ce rassemblement est évidemment l’information principale. Homme de base de DD depuis plus de 7 ans, son record s’arrêtera donc à 84 matchs de suite avec l’Équipe de France. Il faut tout de même se rendre compte du caractère exceptionnel d’une telle longévité, même si évidemment le management de Deschamps y est pour beaucoup. Notre sélectionneur a toujours priorisé le “groupe” sur les individualités, quitte à sélectionner des joueurs en totale méforme ou qui ne jouaient tout simplement pas, comme ce fut le cas pour Olivier Giroud, qui a longtemps manger le banc, à Arsenal ou à Chelsea. Comme ce fut également le cas pour Grizou, lors de son passage au Barça entre 2019 et 2021. Si les performances et le temps de jeu sont deux facteurs essentiels pour la majorité des sélectionneurs, ce n’est pas le cas de Deschamps, et force est de constater, qu’il est difficile de lui jeter la pierre. Car il a fait de cette équipe un collectif redoutable, qui a su s’adapter pour continuer d’être l’une des meilleures équipes du monde, malgré la perte d’une majorité des cadres depuis le titre de 2018.

COMMENT LE REMPLACER ?

“Avec ses qualités, dans son registre, on ne va pas retrouver un joueur avec ces caractéristiques. […] Un remplaçant poste pour poste, serait très, très, très difficile à trouver. On aménagera les choses différemment, peutêtre”. Didier Deschamps a été très clair en conférence de presse, Grizou est irremplaçable et il va donc falloir tâtonner pour trouver la bonne formule. C’est aussi le lot des grands joueurs, nous avons la chance de compter Griezmann dans nos rangs, lui qui a un profil unique au monde. Capable d’être décisif par le but, par la passe, mais aussi par son travail défensif, il était le point d’équilibre des Bleus, d’autant plus depuis la dernière Coupe du Monde et son repositionnement en troisième milieu de terrain. À ce poste là il est impossible de le remplacer et Deschamps devra donc choisir entre un profil plus offensif, en deuxième attaquant ou en soutien de celui-ci, ou un profil plus défensif, au risque de manquer cruellement de créativité dans le coeur du jeu. Si la sélection de Matteo Guendouzi pour le remplacer peut être un indice, il est difficile de voir pour l’ancien marseillais un avenir crédible en équipe de France. Il a montré lors du dernier Mondial qu’il n’avait pas le niveau pour ce niveau de compétition, son seul match, face à la Tunisie a été catastrophique et pour DD il n’était même pas un remplaçant crédible pour le reste de la compétition, qu’il a vécu intégralement sur le banc. Si Tchouameni et Rabiot tiennent la corde au milieu de terrain, c’est bien Warren ZaireEmery, qui par son profil pourrait s’installer à leur côté. Patron de l’entre-jeu parisien à seulement 18 ans, il a montré sa capacité à bien défendre, mais aussi à se projeter offensivement. De plus, les affinités et les automatismes qu’il développe en club avec Mbappé, Dembélé ou Kolo Muani sont évidemment des points importants pour DD.

HENRY VOIT LES CHOSES AUTREMENT

Si l’on a évoqué la gestion de Deschamps, Thierry Henry lui, s’est illustré autrement cette semaine. Écarter Cherki, joueur le plus décisif depuis son arrivée à la tête des espoirs, était un choix fort (appelé ensuite, pour palier les absences), mais son rôle de remplaçant à Lyon ne lui donner, pour Titi, pas la légitimité d’être appelé. Être performant en club pour pouvoir ensuite porter le maillot bleu, c’est une philosophie qu’il ne partage pas avec DD, mais qui semble particulièrement logique avec la sélection espoir.

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