LE GRAND BORDEL

Chelsea, place forte du football anglais, semble cette saison être devenue une équipe bien insipide. Un changement de direction et de vison ont conduit les Blues dans le mur. Entre des joueurs démotivés, des fans qui ne comprennent plus rien et une direction qui connaît aussi bien le football que moi la boulangerie, le cocktail est explosif.

CHANGEMENT DE CAP POUR LE CLUB

Le football est un sport qui se joue autant sur le terrain que dans les coulisses. Les décisions prises par les dirigeants ont un impact important sur le succès ou l’échec d’un club, et cela est particulièrement vrai pour Chelsea cette saison. Le changement de direction qui a eu lieu cet été a plongé le club dans une entreprise sans âme et éloignée du football. Avant l’arrivée de Todd Boehly, un homme d’affaires américain qui a acquis le club pour plus de 3 milliards de dollars, Chelsea était dirigé par la famille Abramovich depuis 2003. Cette dernière avait bâti le club en le basant sur des fondements solides, avec une vision à long terme et une implication passionnée dans le football. La famille Abramovich avait instauré une culture d’ambition et de réussite, qui avait permis au club de remporter de nombreux titres nationaux et internationaux. Cependant, avec le rachat du club par Boehly, le contexte a changé. L’homme d’affaires, qui n’a pas d’expérience préalable dans le monde du football, a introduit un nouveau style de direction, axé sur la rentabilité et les chiffres. Cela a conduit à une certaine confusion chez les fans et les joueurs, qui ont vu leur club être géré comme une entreprise ordinaire plutôt que comme une institution sportive. De nombreux fans ont également été choqués par le fait que le propriétaire américain n’ait jamais assisté à un match en personne, alors qu’Abramovich était un visiteur régulier de Stamford Bridge. Cette vision a également eu un impact sur le terrain. Les joueurs de Chelsea ont semblé perdus et démotivés cette saison, incapables de trouver leur place dans une organisation qui privilégiait la rentabilité plutôt que la passion. Les choix tactiques de l’équipe ont été critiqués, avec une certaine incapacité à jouer de manière cohérente et à enchaîner les victoires. Les fans de Chelsea, qui ont l’habitude de voir leur équipe jouer un football offensif et flamboyant, ont été déçus par la faible créativité et l’absence d’idées innovantes sur le terrain. Le changement de direction a également eu un impact sur les relations entre le club et les supporters. Les fans de Chelsea sont connus pour leur passion et leur dévouement envers leur équipe, mais beaucoup ont ressenti une certaine distance entre eux et le club depuis l’arrivée de Boehly. Les décisions prises par la direction ont été vues comme étant loin des valeurs du club, avec une mise en avant de l’argent plutôt que de la passion pour le football. Cela a conduit à des tensions entre les supporters et la direction, avec des chants et des pancartes protestant contre le manque de soutien à l’équipe. Le changement de direction chez Chelsea cette saison a eu un impact significatif sur le club. La vision à long terme et l’encrage local, qui étaient les fondements du club sous la famille Abramovich, ont été remplacés par une entreprise axée sur les chiffres et la rentabilité. Cette approche a conduit les Blues à s’éloigner du football et de la cohérence sur le terrain.

L’ERREUR POTTER

Le licenciement de Graham Potter a été l’un des moments les plus controversés de la saison pour Chelsea. Potter était considéré comme un entraîneur novateur, ayant bâti une équipe compétitive à Brighton avant d’être recruté par Chelsea. Malheureusement, sa période à la tête des Blues n’a pas été à la hauteur des attentes et il a été licencié au bout de seulement sept mois en poste. Le début de saison n’avait pas été trop mauvais pour Chelsea, mais les résultats se sont progressivement détériorés. L’équipe a souffert de problèmes de défense, encaissant trop de buts et perdant des points précieux en championnat. Les tactiques de Potter ont également été remises en question, avec certains observateurs suggérant qu’elles étaient trop défensives et ne mettaient pas suffisamment en valeur le potentiel offensif de l’équipe. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est venue lors du match à domicile contre Aston Villa. Chelsea a perdu 2-1 devant ses supporters, avec une performance qui a été largement critiquée dans les médias. Les supporters ont commencé à réclamer le départ de Potter, et les dirigeants du club ont rapidement pris la décision de le licencier. Le licenciement de Potter a été une surprise pour de nombreux observateurs, étant donné qu’il était considéré comme un entraîneur talentueux et qu’il avait une expérience éprouvée de construction d’équipes. Certains ont suggéré que les dirigeants de Chelsea ont agi de manière trop impatiente, en se séparant de lui avant qu’il n’ait eu suffisamment de temps pour mettre en place sa vision pour l’équipe. Prendre un bâtisseur sur le temps long et juger ses résultats sur une période si courte est une nouvelle preuve de l’amateurisme de la nouvelle direction des Blues. D’autres ont affirmé que Potter n’était pas à la hauteur de la tâche et que ses tactiques n’étaient pas adaptées au style de jeu de Chelsea. Quelle que soit la raison réelle derrière son éviction, il est clair que cela a eu un impact important sur l’équipe. Après le départ de Potter, Chelsea a été dirigé par l’entraîneur adjoint Scott Parker, qui a été nommé entraîneur intérimaire. Parker a fait de son mieux pour stabiliser l’équipe et lui donner un nouveau souffle, mais il n’a pas réussi à faire la différence. Non content d’avoir fait n’importe quoi, Chelsea a été recherché une vieille légende avec Franck Lampard. La pire décision possible à mon sens. Viré du club lors de son premier passage, il a connu le même sort sur le banc d’Everton. Et depuis son arrivée les défaites s’enchaînent. Il ne devrait pas être conservé en fin d’année. Trois entraîneurs en une saison, des résultats toujours catastrophiques, il y a de quoi se poser des questions. La décision de se séparer de Potter a également eu des répercussions sur l’effectif de Chelsea. Certains joueurs ont été bouleversés par le départ de leur entraîneur et ont perdu confiance en leur avenir au club. D’autres ont été frustrés par le manque de stabilité et de direction au sein de l’équipe, et ont commencé à envisager un départ. Le message envoyé à l’effectif est d’une négativité sans nom, il n’y a pas de pilote dans l’avion pour conduire le vaisseau Chelsea à bon port.

UN MERCATO PAS VALUE

Toute l’année, les Américains à la tête du club ont cru bon de dépenser sans compter pour inverser la tendance. L’argent n’achète pas tout, surtout pas les résultats. Plus d’un demi milliard posé sur la table en deux mercatos pour un rendu aussi minable. Benoit Badiashile en est la parfaite illustration. Arrivé l’hiver dernier, il est un flop. Non inscrit sur la liste des joueurs en Ligue des Champions, il a découvert le poteau rose après sa signature. En privé, l’exmonégasque regrette ne pas avoir pris son temps pour choisir son futur club. Lui n’est même pas encore arrivé qu’il cherche déjà un moyen de ne pas rejoindre Londres. Christopher Nkunku rêvait de Ligue des Champions, il ne la jouera pas avec les Blues l’année prochaine. Pire, il n’est même pas assuré d’être titulaire. Déjà bien fourni dans le secteur offensif, le club cherche à recruter de nouveaux éléments. Les erreurs du passé n’ont pas servi de leçon aux nouveaux propriétaires. On pourrait parler du cas Mudryk, acheté à prix d’or (70 M€) après quelques bons matchs sous le maillot du Shaktar. Un prix démesuré pour un garçon qui n’a rien prouvé et qui peine à s’imposer dans le meilleur championnat du monde

Retour en haut