LUCHO, C’EST LUI LE BOSS

Cette année le Paris Saint-Germain est entré dans une nouvelle ère. Un PSG dans lequel les plus grandes stars de la planète football ne sont plus forcément les bienvenues. La grande différence, c’est que l’on retrouve enfin une vraie ligne directrice : de jeunes talents, une équipe joueuse et avant tout un collectif qui prime sur les individualités.

LUIS ENRIQUE A TOUT CHANGÉ

Même s’il reste la finale de la Coupe de France à disputer pour le Paris Saint-Germain, le club vient de boucler une excellente année. Il ne faut pas oublier tous les changements qui ont eu lieu en début de saison, avec tout d’abord des départs majeurs, de Neymar, Messi ou encore de la légende Marco Verratti. Si ces départs, notamment pour les deux premiers étaient essentiels pour le bien du club, ils n’en restaient pas moins deux des plus grands joueurs de l’histoire, qui tenaient le club a bout de bras grâce à des statistiques incroyables. Tout ça pendant que Kylian Mbappé avait été écarté du groupe, libre de partir où bon lui semblait. Avant Luis Enrique, une telle situation aurait entrainé un climat de tension tellement énorme que le club aurait explosé avant même le début du championnat. Mais pas avec Lucho, qui de par sa communication peu appréciée mais toujours parfaite, vient de boucler une saison au PSG sans la moindre polémique, c’est peut être un des plus gros exploits… Il a amené une tranquillité, une sérénité autour du club et de son groupe, qu’il a toujours protégé contre vents et marais. Il a su mettre en place un nouveau style de jeu, une nouvelle philosophie, avec pas moins de 11 nouveaux joueurs dans l’effectif. La saison n’a peut être pas parfaitement commencée, avec le nul face à Lorient, puis face à Toulouse ou la défaite face à Nice, mais au bout du compte il a fait du PSG une formation extrêmement solide, championne avec 9 points d’avance et qui n’a perdu qu’à deux reprises en Ligue 1 et jamais à l’extérieur. Il faut remonter à la saison 2015-2016 pour revoir une saison avec aussi peu de défaites. Si on ajoute à ça le trophée des Champions, la finale de la Coupe de France a disputer, chose qui n’avait pas été le cas depuis deux ans et bien sûr cette demi-finale de Ligue des Champions, le bilan est ultra positif pour un projet qui vient tout juste de débuter.

UN MERCATO GLOBALEMENT LOUPÉ

Effectivement, si on peut parler de réussite sur cet exercice, il y a tout de même de vrais points négatifs. À commencer par le mercato d’été qui s’avère être un échec sur bon nombre de dossiers. Le principal étant Randal Kolo Muani, recruté pour 90 millions €, une somme colossale, pour un niveau de jeu catastrophique. 26 matchs, 13 titularisations, 6 buts et 5 passes décisives en Ligue 1, un bilan qui peut sembler convenable mais il peut remercier Luis Enrique qui a continué de lui faire confiance pendant de très longues semaines avant de le mettre plus ou moins au placard. Si on parle d’une offre inespérée de 50-60 millions de Dortmund pour s’attacher ses services, le PSG enregistrera quand même une perte sèche de 30-40 millions auxquels il faudra ajouter les 9 millions de salaire totalement injustifiés… Toujours sur le front de l’attaque, c’est Gonçalo Ramos qui s’avère être une déception. Acheté 65M€, il aura montré de belles choses, sans jamais convaincre. À chaque fois que le coach lui a fait confiance dans un match important, comme face à Dortmund, il est passé au travers. Là aussi le club ne le retiendra pas en cas d’offre interessante. Une autre déception, c’est évidemment Manuel Ugarte. Il avait si bien débuté sa saison, faisant croire à une vraie bonne pioche… Malheureusement, c’est un joueur que Luis Enrique n’avait pas choisi et s’il a un temps pensé qu’il pourrait l’intégrer à son projet de jeu, il a buté sur les limites techniques et tactiques de l’Uruguayen. Voilà encore 60M€ jetés en l’air. Pas non plus choisi par le coach espagnol, c’est Skriniar qui va être poussé vers la sortie. Son profil ne correspond absolument pas au jeu du PSG. Un salaire à 13M€ encore mal investi… Pour le reste, Asensio réalise une saison correcte mais n’a pas eu l’impact espéré dans les matchs les plus importants. La faute a une grosse absence pour blessure notamment. Lucas Hernandez lui, n’a d’abord jamais pu jouer à son poste avant de se blesser gravement. Un transfert à 40M€ qui nécessitera donc une nouvelle arrivée pour compenser son absence… Enfin, quid de Kang In Lee, qui se trouve un peu entre deux. Pas vraiment un échec et pas totalement une réussite. Il a souvent intégré les schémas de jeu de Lucho, sans jamais laisser penser qu’il pouvait devenir un titulaire en puissance. Il devra passer un vrai cap la saison prochaine s’il veut pouvoir s’installer comme un joueur important. Comme l’a annoncé Enrique, il s’attend à des renforts sur toutes les lignes cet été, mais aussi et surtout a beaucoup de départs. Le PSG sera donc à nouveau obligé de chambouler tout son effectif, sans pouvoir s’appuyer sur les recrues précédentes. Le club a donc potentiellement perdu une saison et beaucoup d’argent dans la construction de son projet de jeu.

MAIS AUSSI DE VRAIES SATISFACTIONS

Heureusement, dans le lot il y avait aussi de très bonnes pioches. Comme Bradley Barcola, qui a réussi à s’imposer comme un titulaire au fur et mesure de la saison sur son côté gauche. Une incroyable capacité d’élimination, un vrai travailleur, c’est un joueur qui progresse vitesse grand V, au point de se faire une place pour l’Euro avec l’équipe de France. On retiendra sa masterclass face au Barça sur le match retour, et il nous tarde de le voir à nouveau à l’œuvre. Gros point fort de la saison, il est essentiel de revenir sur ce couloir droit Dembélé – Hakimi. Ils ont installé une ligne TGV sur ce côté et ont souvent été la solution pour cette équipe. Si on a souvent critiqué Dembélé pour sa qualité de finition médiocre, il faut noter une amélioration sur la fin de saison, lui qui termine avec 5 buts et 13 passes décisives à son actif. Surtout, il a su faire la différence à des moments clés, notamment face au Barça et on espère le voir encore prendre en maturité dans la finition. Également au rayon des bonnes nouvelles, c’est le retour de Marquinhos à son meilleur niveau. Si le PSG a pendant un moment laissé penser qu’il serait vendeur en cas de belle offre, sa fin de saison a convaincu son entraineur, qui adore son profil, parfait pour le jeu mis en place.

VITINHA HOMME DE LA SAISON ?

S’il fallait nommer un joueur cette année, le nom de Vitinha serait évidemment dans les favoris. Le Portugais, qui sortait d’une fin de saison compliquée sous Galtier, a grandi à une vitesse phénoménale sous Luis Enrique. Polyvalent, techniquement encore plus propre et désormais ultra décisif, il a montré toute la palette d’un top milieu de terrain européen. Que ce soit dans sa capacité à agresser le porteur de balle, à ressortir le ballon dans des petits périmètres, à marquer ou réaliser des passes décisives, il n’a que très peu d’égal en Europe cette saison. Il faudra maintenant recruter intelligemment pour l’accompagner.

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