MBAPPÉ AU REAL MADRID POUR LE MEILLEUR OU POUR LE PIRE ?

Et Louis-Marie Valin

Cette fois-ci c’est « presque » officiel, après sept saisons passées dans la capitale, Kylian Mbappe quittera le PSG à l’issue de cette saison et, bien que l’information n’ait pas fuitée, il n’y a pas beaucoup de doutes sur sa destination. Il devrait rejoindre le Real Madrid. Une union qui semblait inéluctable depuis plusieurs années mais qui pourrait cependant apporter son lot de complications au club merengue.

UN DÉPART AU PLUS MAUVAIS MOMENT POUR LA LIGUE 1

Si l’annonce de l’international français permet dès à présent au PSG de préparer l’avenir, son départ va avoir des conséquences sur le plan sportif en L1, son impact économique est également un enjeu primordial. Le club parisien n’est ainsi pas le seul à redouter le départ imminent du capitaine de l’équipe de France, le championnat est aussi concerné. Après les départs de Lionel Messi et de Neymar, la possibilité de voir une autre vedette quitter l’Hexagone inquiète la Ligue de Football Professionnelle. Au moment de renégocier ses droits TV pour la période 2024- 2028, la Ligue 1 espère que l’absence de Kylian Mbappé ne sera pas un frein pour les annonceurs. Côté stades, la billetterie aussi pourrait être affectée. À lui seul, le joueur parisien représente 800 000 maillots vendus par an et plus de 141 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. Il a même permis de gonfler considérablement le chiffre d’affaires de son club.

ENTRE EXCITATION ET INTERROGATION

Vu de Madrid, le timing de l’arrivée du “crack de Bondy” apparaît moins favorable qu’il y a deux ans. À l’époque, avec le départ de Cristiano Ronaldo et le vieillissement global de l’effectif, il serait arrivé en sauveur pour être au centre du projet et incarner le nouveau Real. Depuis, la donne a changé avec l’éclosion de Vinicius, devenu l’un des dix meilleurs joueurs du monde et qui évolue au même poste que lui mais surtout avec le recrutement de Jude Bellingham. L’Anglais a explosé dès sa première saison pour se poser en favori du Ballon d’Or et en nouveau porte-drapeau du club madrilène. Bref, dans l’absolu, le Real n’a finalement pas vraiment besoin d’une nouvelle star. Mais surtout, là où un recrutement du Bondynois risque de poser problème, c’est en dehors du terrain. Alors que Florentino Perez mène depuis plusieurs saisons, et avec succès, une politique d’assainissement des comptes du club en limitant la masse salariale, les exigences du clan Mbappé pourraient faire voler en éclats son modèle. Aujourd’hui le Real fait ainsi figure d’exemple avec une masse salariale de 450 millions d’euros (bien loin des 630 millions du PSG ou du Barça) avec des salaires plafonnés à 24 millions. Les nouveaux visages Vinicius et Bellingham émargeant eux à 20 millions. Des chiffres très loin de la star des Bleus dont le salaire parisien est de 72 millions. S’il devait faire un effort pour réaliser son rêve espagnol, impossible de l’imaginer diviser par trois ses émoluments pour se mettre au niveau de ses nouveaux coéquipiers… Dès lors, si les chiffres annoncés par la presse, environ 40 millions la saison, se confirmaient, nul doute que des crispations pourraient vite venir déséquilibrer le vestiaire et en pousser certains à réclamer une augmentation. De quoi remettre en question l’équilibre économique du club et rappeler à certains une période pas si glorieuse, celle des galactiques.

GALACTIQUES NE RIME PAS AVEC TROPHÉES

Avec Figo, Raul, Zidane, Ronaldo ou encore Roberto Carlos, lors de la saison 2000/2001 à la saison 2002/2003, soit trois saisons, l’entraîneur des Galactiques du Real Madrid n’est autre que Vicente del Bosque. Nommé en novembre 1999, le technicien espagnol sait qu’il sera impossible d’imposer un plan de jeu et un style défini à cette équipe.

Avec les Galactiques, le coach espagnol décide de donner toutes les libertés à ses artistes. Il aligne 4 attaquants avec 2 milieux défensifs pour protéger la défense. Pour autant, au niveau des titres remportés pendant cette période, tout n’est pas si rose. Lors de la première saison avec Figo et Zidane, le Real Madrid remporte la Ligue des Champions. C’est la seule coupe aux grandes oreilles que Madrid va soulever avec ses superstars. Sur la scène nationale, c’est plus ou moins le même résultat. Le Real Madrid est couronné en 2002/2003 pour ensuite finir quatrième, puis deux fois deuxième. Avec Mbappé, Messi et Neymar, le PSG a démontré que la stratégie des Galactiques était toujours aussi efficace sur le plan commercial, mais elle n’a pas permis au club de la capitale d’atteindre le Graal : la Ligue des Champions. Reste donc à savoir si sur le rectangle vert, l’association (coûteuse) des 3 candidats naturels au Ballon d’Or se traduira par plus de succès que les années CR7 / Zidane ?