Il y a des matchs qui tombent au bon moment. Et si celui-là en faisait partie pour Nice ? Aller défier le PSG au Parc n’a jamais été une sinécure. Mais cette fois, les planètes semblent s’aligner pour les Aiglons. Parce que Paris a fait le job. Le titre est plié, la Ligue 1 est en poche.
Et surtout parce que l’esprit est ailleurs. Vers l’Europe, vers ce rêve de Ligue des champions que Luis Enrique garde en ligne de mire.
Inconsciemment ou non, Paris va lever le pied en championnat. C’est humain. C’est même logique. L’intensité est ailleurs. Et quand on sait que certains cadres pourraient être laissés au repos — ou simplement doser leurs efforts pour ne pas se blesser avant le dernier carré européen — on se dit que Nice pourrait bien avoir une vraie carte à jouer.
Les Niçois restent d’ailleurs sur une performance intéressante contre Angers. Le score ne dit pas tout, c’est vrai. Mais dans le jeu, il y a eu des signaux positifs. Une maîtrise retrouvée par séquences, et surtout des individualités qui ont haussé le ton. Gaëtan Laborde, par exemple, a montré du cœur, beaucoup de cœur. Toujours au combat, toujours disponible, il a pesé sur la défense adverse. Même si, soyons honnêtes, son rôle de pivot reste parfois frustrant : il manque cette justesse dans les remises, cette capacité à faire jouer dans la profondeur. Mais l’envie est là, et ça compte.
Derrière lui, Rosario a sorti l’une de ses meilleures copies de la saison. Solide à la récupération, propre à la relance, il a donné du liant à une équipe niçoise souvent trop dépendante de fulgurances individuelles. Et ça, c’est le genre de performance qu’on veut voir avant un déplacement au Parc. Parce que oui, le PSG, même en roue libre, ce n’est pas Angers. Ce sont des transitions éclairs, des courses qui cassent les lignes, et surtout cette capacité à faire mal dans les intervalles — précisément entre les milieux excentrés et les latéraux. Un secteur que Nice devra verrouiller. Car Paris adore punir les inattentions dans ces zones.
Mais Nice a des arguments. Boga, Bouanani : des joueurs capables de dézoner, de créer le déséquilibre, de semer le doute. Autour de Laborde, leur mobilité peut faire mal à une équipe parisienne qui, à ce moment de la saison, pourrait manquer d’agressivité sur certaines phases. À condition bien sûr de jouer juste, d’oser, et surtout de ne pas subir trop longtemps.
Alors, est-ce suffisant pour faire tomber le PSG ? Peut-être. Parce que c’est dans cette phase de transition entre le titre et l’Europe, que les Aiglons doivent s’engouffrer.