C’est le genre de matchs que l’on coche tous sur notre petit calendrier de fan de football en début de saison, c’est l’heure du Clasico entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Lequel s’offrira la tête de son rival éternel ?
Le Real Madrid a fait le travail la semaine dernière en s’imposant 2 buts à 1 face au Celta Vigo, ce qui lui a permis de rester à trois longueurs du Barça, solide leader depuis le début de saison.
Cependant, c’est encore une fois la manière qui laisse à désirer pour les hommes d’Ancelotti.
Les individualités sauvent le collectif
Les Madrilènes étaient bien heureux à la sortie du Balaidos, dans un match qui aurait bien pu leur échapper sans un manque cruel d’efficacité pour les locaux. Une frappe parfaite de Mbappé, un caviar de Modric et le sang froid de Vinicius, voilà qui illustre parfaitement ce qui sauve le Real depuis le début de saison, ses individualités.
Incapables d’imposer un rythme à leurs adversaires, les coéquipiers de Jude Bellingham se contentent d’attendre le bon moment pour exploser en contre attaque. C’est en ce sens que Carlo Ancelotti à pris la parole en conférence de presse : “Je veux ça parce que j’ai des joueurs avec ces caractéristiques. Un jeu aller-retour, c’est bien pour nous. Nous avons plus de difficulté dans un jeu de possession car nous n’avons pas de joueurs ayant les caractéristiques de jouer dans de petits espaces. Ils peuvent profiter du champ ouvert. Nous nous concentrons sur une meilleure défense, c’est la clé de cette saison. L’équipe est moins solide en ce sens et nous y travaillons”.
Une réalité qui a poussé le coach italien a faire évoluer son équipe tactiquement vers un 3-4-3 assez défensif avec cinq défenseurs. Tchouameni, de par son profil, permet d’apporter un caractère hybride à cette organisation tactique. Capable de jouer comme milieu de terrain ou défenseur central, son placement évolue suivant si l’équipe à le ballon ou pas. “Les trois défenseurs centraux étaient excellents avec le ballon. Sans le ballon, il fallait une ligne de 4 défenseurs, comme nous l’avons toujours fait et comme nous allons le faire. Cette équipe ne défend pas à cinq. En fin de compte, quand vous gagnez, vous pouvez le faire, mais comme idée, il y en aura toujours quatre.” a ainsi commenté le Mister au sujet de son 3-4-3. Dans les faits, il s’est avéré être très défensif, à tel point que les Madrilènes se sont regroupés à 10 devant leur surface quand le Celta a poussé en deuxième mi-temps.
Un autre élément d’autant plus parlant, ce sont les 0.74 xG du Real Madrid, une statistique très en deçà des standards du club.
BELLINGHAM moins à son avantage dans ce Real
Alors qu’il crevait l’écran à son arrivée la saison dernière, en marquant notamment à de nombreuses reprises dès le début de saison, l’Anglais est beaucoup moins flamboyant sur ce début d’exercice. Tout d’abord parce que, par rapport à la saison dernière, il touche le ballon beaucoup plus bas sur le terrain. Alors qu’il touchait 5.25 ballons dans la surface adverse en moyenne, ce chiffre à presque diminué de moitié cette saison (3.30).
Dans cette nouvelle tactique, son rôle est d’équilibrer l’équipe, avec un positionnement stabilisé côté droit. Il n’a que très peu dézonné comme il aime le faire, pour aller combiner à gauche avec Vini ou Mbappé. Il évolue comme un ailier droit intérieur, avec un rôle défensif très important, pour soutenir Lucas Vazquez.
Interrogé à son sujet, Ancelotti a employé le terme juste, il se sacrifie pour le collectif : “Il travaille dur sur le terrain, concourt, se bat et se sacrifie. Il n’a pas marqué comme l’année dernière, il a marqué beaucoup de buts auxquels personne ne s’attendait. Nous avons toujours marqué et nous allons marquer parce que nous avons beaucoup de talent devant nous. Le travail qu’il accomplit est plus important que les buts qu’il a marqué l’année dernière.” Rodrygo sacrifié et plus titulaire, Bellingham également sacrifié pour le collectif, deux joueurs qui étaient pourtant des leaders essentiels pour le Real la saison dernière. C’est quand même particulier que l’ajout d’un seul joueur, considéré comme l’un des plus talentueux de la planète, amène systématiquement ses entraineurs à sacrifier des joueurs plus talentueux les uns que les autres, pour son bien-être…
Le Barça dans une forme exceptionnelle
Cette saison, le FC Barcelone fait partie des équipes les plus attrayantes à voir jouer. Un jeu de contrôle, de possession, mais très offensif et spectaculaire, qui laisse libre cours à l’expression individuelle de ces talents. À commencer par celui de Lamine Yamal, toujours plus mature et impressionnant. Il est juste dans tout ce qu’il fait et avec 4 buts et 6 passes décisives, il est le deuxième joueur le plus décisif de la Liga, à égalité avec Raphinha, son coéquipier. Le Brésilien mérite tout autant d’être mis en avant, tant ses performances depuis le début de saison sont impressionnantes.
Souvent bridé dans un plan de jeu complexe et pas vraiment maitrisé sous Xavi, Hansi Flick en a fait un titulaire indiscutable et a, semble-t-il, trouvé la formule adéquate pour son joueur. Que ce soit en numéro 10 ou sur son côté gauche, c’est une arme redoutable, aussi bien par le but (5 buts) que par la passe (5 passes décisives). Surtout, Flick se démarque par son discours dans le vestiaire et auprès de ses joueurs. Un management intelligent, où il n’hésite pas à féliciter ses joueurs et à faire leur éloge, en privé ou en conférence de presse, tout en maintenant un niveau d’exigence maximal. À l’image de cette victoire écrasante 5 buts à 1 face à Séville, qui ne l’a pas totalement comblé pour autant. Ce but encaissé l’a quelques peu agacé : “Je n’aime pas qu’ils marquent un but contre nous. Analysons cela.” avant d’ajouter :
“Nous sommes dans une bonne période et nous devons continuer, nous ne pouvons pas nous arrêter”.
Une autre de ses victoires, c’est le rendement de Pedri sur ce début de saison en Liga. Avec 3 buts et 1 passe décisive, il égale presque son total de la saison dernière (4 buts et 2 passes), quand Xavi a voulu le positionner au centre des opérations pour en faire un joueur encore plus décisif… Cette saison, il évolue comme avec l’Espagne, dans un double pivot derrière un numéro 10 et avec une grande liberté de projection. Un rôle plus naturel, dans lequel il excelle. Outre le positionnement, il ne faut pas non plus oublier, comme déjà évoqué, l’importance du travail physique réalisé cette saison.
Le retour de LEWANDOWSKI prime
Élément clé de la belle réussite barcelonaise du début de saison, Robert Lewandowski tient une forme incroyable. Avec 12 buts en 10 journées, il retrouve les temps de passage hallucinants qu’il avait déjà pu avoir dans sa carrière munichoise. Et le coach allemand n’y est évidemment pas pour rien, c’était déjà lui à l’époque qui officiait au Bayern, quand le Polonais a inscrit le record du nombre de buts sur une saison en Bundesliga (41 buts).
Le Polonais, à nouveau bien préparé physiquement, est redevenu l’assassin qu’il a toujours été. Ses déplacements, son sens du but, c’est encore aujourd’hui une référence en Europe et le plan de jeu en 4-2-3-1 permet d’exploiter à merveilles ses qualités. Toujours un joueur proche de lui pour combiner, des ailiers capables de lui déposer des galettes pour faire parler son jeu de tête, à ce rythme personne ne pourra le rattraper dans la course au Pichichi.
GAVI de retour
“Voir le stade comme ça avec Gavi m’a donné la chair de poule” a commenté Hansi Flick en conférence de presse, au sujet du retour de Gavi, un an après sa grave blessure au genou. Chouchou du public, le retour du Masian qui n’a encore que 20 ans est une excellente nouvelle pour lui et son équipe. C’est un joueur bourré de talent, avec une hargne et une énergie rare mais c’est aussi un joueur de caractère à son jeune âge. Reste maintenant le plus dur, se remettre de cette blessure et retrouver son niveau de jeu.