Depuis des décennies, cette opposition cristallise les passions, transcende les simples enjeux sportifs et dépasse les frontières du terrain. Ce dimanche, le Stade Vélodrome accueillera le premier acte du Classico de cette saison, et une chose est sûre : cette rencontre s’annonce d’ores et déjà électrique.
C’est une date qui résonne dans le cœur de chaque supporter, une date gravée dans le marbre, qu’il soit sur le Vieux-Port à Marseille ou sous la Tour Eiffel à Paris. Le Classico, l’éternelle bataille entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain. Ce dimanche, le premier acte de la saison se jouera dans un Stade Vélodrome bouillant, une fournaise prête à tout faire exploser. Les supporters parisiens, comme souvent, sont interdits de déplacement, mais ça ne change rien à l’ambiance survoltée qui va résonner sous les gradins. Ce choc, ce n’est pas juste un match, c’est l’histoire qui se rejoue à chaque fois. Une rivalité entre deux clubs, deux villes, deux cultures qui s’affrontent avec autant d’intensité qu’au premier jour. Le PSG, comme souvent, arrive en patron. Leader de la Ligue 1, invaincu depuis le début de la saison. « Mais ils ont fait des nuls contre Nice et Reims, » vous allez me dire. Et alors ? Je vois déjà venir les pisses froids habituels, qui scrutent la moindre imperfection pour crier au scandale. Oui, le PSG a eu des matchs moins maîtrisés, comme n’importe quelle équipe, mais cela n’enlève rien à leur domination. À mon sens, ils sont toujours largement en tête car invaincus. Une statistique qui elle ne ment pas. Leur attaque tourne à plein régime, ils ont le meilleur buteur du championnat en la personne de Bradley Barcola, et surtout, ils ont cette capacité à tuer les matchs même sans être flamboyants. Les Parisiens n’ont pas besoin de prouver quoi que ce soit, leur statut de favori est justifié.
L’OM ENFIN PRÊT ?
Mais cette année, l’OM est prêt à répondre. Plus armé, plus crédible. Les Olympiens sont troisièmes du classement, juste derrière le PSG, à une petite victoire de les rejoindre en tête. C’est ce qui fait tout le sel de cette rencontre. On n’est plus dans les années 90, quand chaque tacle de Di Meco vous envoyait à l’hôpital et creusait un peu plus le trou de la sécurité sociale, mais la tension sera bien palpable dimanche soir. Parce qu’au-delà de l’aspect historique entre ces deux clubs, c’est une vraie confrontation au sommet. L’OM n’est plus ce challenger qui espère créer l’exploit. Non, cette année, ils veulent réellement rivaliser avec le PSG.
Tactiquement, ce Classico promet d’être fascinant. Le premier point d’intérêt sera Adrien Rabiot. Eh oui, l’enfant du PSG, formé au club, va se retrouver face à son passé, sous les couleurs marseillaises. Ce ne sera pas un match comme les autres pour lui, même si la plupart des joueurs parisiens actuels n’ont pas vraiment partagé le vestiaire avec lui. Il n’empêche, le symbole est fort. Heureusement pour lui, ce premier Classico se jouera à la maison, au Vélodrome, sous les chants marseillais. Le retour au Parc des Princes, ce sera pour plus tard. Sur le terrain, Rabiot sera associé à Højbjerg, formant une paire de milieux de terrain solides, expérimentés. Leur mission ? Contenir la fougue et la jeunesse du duo parisien Vitinha et João Neves. Une vraie opposition de styles entre l’expérience et la hargne d’un côté, et la créativité et la technique de l’autre. Je suis curieux de voir comment le milieu parisien va s’en sortir face à ce duo plus agressif, plus expérimenté. Ce sera un enseignement pour tout le monde. Si le PSG parvient à imposer son rythme, à confisquer le ballon comme ils savent si bien le faire, l’OM pourrait rapidement se retrouver acculé en défense. Mais si Rabiot et Højbjerg parviennent à prendre le dessus physiquement, à étouffer les sorties de balle parisiennes, alors Marseille pourrait avoir une vraie carte à jouer.
DES AILES EN FEU
C’est là que va se jouer une bonne partie de ce match, dans cette bataille du milieu de terrain qui sera l’épicentre de la rencontre. Mais il ne faudra pas oublier les ailes. Parce que de chaque côté, c’est là que se trouvent les véritables armes fatales des deux équipes. D’un côté, Bradley Barcola, le nouveau roi du Parc. Depuis le départ de Mbappé, Barcola a pris une toute autre dimension. Le jeune attaquant est devenu l’un des joueurs les plus redoutés du championnat. Son style ? Un peu particulier. Il donne parfois l’impression de ne pas maîtriser totalement ses dribbles, de pousser trop loin son ballon. Mais ne vous y trompez pas, c’est parfaitement calculé. Sa vitesse, sa capacité à casser les lignes en un contre un, c’est ce qui fait sa force. Et une fois dans la surface, il est clinique. Son pied droit est une arme redoutable, capable de tuer un match à tout moment.
En face de lui, l’OM a aussi son joyau. Mason Greenwood, l’Anglais qui illumine les soirées marseillaises depuis son arrivée. Il marche sur l’eau, et chaque match rappelle pourquoi il était considéré comme l’un des plus grands espoirs du football mondial avant ses ennuis personnels. Avec Greenwood, c’est un autre style. Ce n’est pas la puissance brute de Barcola, mais une finesse technique presque insolente. Chaque ballon est caressé, chaque dribble est millimétré. Avec souvent ce demi passement de jambe pour s’écarter de son défenseur et une frappe décroisée téléguidée. Cette capacité à faire la différence en un instant, avec cette frappe sèche, qui fait mouche presque à chaque fois. Greenwood, c’est un tueur silencieux.
LA SAVEUR DES GRANDS SOIRS
Ce Classico va donc se jouer sur plusieurs fronts. D’un côté, la puissance collective du PSG, leur domination presque mécanique en Ligue 1, leur capacité à gérer les grands rendez-vous. De l’autre, un OM revanchard, bien décidé à prouver que cette année, ils peuvent réellement jouer le titre. Et entre les deux, des individualités capables de faire basculer le match à tout moment. Que ce soit Barcola ou Greenwood, Rabiot ou Vitinha, tous seront sous le feu des projecteurs. Le Vélodrome, lui, sera une poudrière prête à exploser à la moindre étincelle. Mais au-delà de tout ça, ce Classico a une saveur particulière. Parce que même si les années ont passé, même si le PSG et l’OM ne sont plus tout à fait les mêmes qu’à l’époque des confrontations musclées des années 90, la rivalité est toujours là. Les supporters marseillais le savent bien, battre Paris, c’est bien plus qu’une simple victoire. C’est un honneur, une fierté. Et pour le PSG, c’est toujours un moment à part, une occasion de rappeler qui est le patron.
Dimanche soir, ce ne sera pas juste un match de Ligue 1. Ce sera un nouveau combat. Que les gladiateurs entrent dans l’arène. Tout Marseille n’attend que ça.