RÊVER PLUS GRAND !

Ce mercredi 10 avril le Paris Saint-Germain recevra le FC Barcelone pour le quart de finale aller de la Ligue des Champions. Toute la planète football aura les yeux rivés sur ce match, qui peut faire totalement basculer la saison parisienne en une petite soirée…

C’est évidemment une, si ce n’est l’affiche la plus séduisante de ces quarts de finale, entre deux équipes qui cherchent à passer un cap. Le Paris Saint-Germain 2.0, emmené par Luis Enrique, a réalisé jusque-là un parcours solide, surtout compte tenu des très nombreux changements au sein de l’effectif et du club. Sortir du groupe de la mort puis éliminer la Real Sociedad, tout ça le PSG l’a réalisé avec une forme de progression globale et constante au fil de la saison. Son PSG «plus fort en février », finalement Lucho avait peut être quelques jours d’avance sur ses prévisions, mais il n’avait pas menti. Le collectif semble prendre en maturité, semble avoir assimilé la philosophie du coach espagnol et permet à certaines individualités d’éclore. Vitinha par exemple s’affirme comme un véritable patron depuis quelques semaines. Sa performance lors du Classico, pour sortir le PSG d’un match compliqué, lui a permis d’affirmer qu’il était désormais capable de faire la différence.

TACTIQUEMENT PLUS SURPRENANT

On se souvient tous très bien de la performance terrible que nous avaient servi les Parisiens face à Newcastle. Lucho avait voulu surprendre les Anglais avec un 4-2-4, mais il avait buté sur les limites de son effectif, incapable, à ce moment là, de s’adapter à des consignes différentes. Il faut du temps pour apporter cette flexibilité tactique à un groupe, et tous les plus grands tacticiens se sont frottés à cette réalité. Si le Manchester City de Pep Guardiola a été capable de s’adapter à cette formation hybride la saison dernière pour remporter tous les trophées possibles, il était également passé totalement à côté de sa finale face à Chelsea en 2021, la faute à une innovation tactique de Pep non digérée par les joueurs. Et donc après cet échec de Newcastle, c’est bien grâce à une nouvelle innovation de Lucho que le PSG s’est qualifié d’autant plus aisément face à la Sociedad. Dembélé en numero 10, ce fut un « Paris » réussi. Et justement, entre deux coachs bercés par le meme football barcelonais, qui se connaissent presque par cœur, c’est peut-être bien cette capacité d’adaptation qui fera la différence. Sur ce plan là, le Barça n’est pas une référence en la matière. Tant et si bien que Xavi a rapidement abandonné son idée de milieu en «boîte» du début de saison, pour revenir au bon vieux 4-3-3 qui avait fait ses preuves la saison passée. Sans oublier non plus les absences côté catalan. Si Pedri a repris l’entraînement le 29 mars dernier, il est pressenti pour être de retour dans le groupe pour affronter le PSG. Cependant, tout comme Frenkie De Jong, qui n’a lui toujours pas retrouvé les terrains d’entraînement au moment d’écrire ces lignes, cela fait plus d’un mois qu’il n’a pas joué le moindre match et risque de manquer cruellement de rythme.

XAVI POURRAIT COPIER IMANOL ALGUACIL

C’est l’information qui a circulé en Espagne ces derniers jours, Xavi pourrait mettre en place un plan de jeu similaire à celui de la Real Sociedad lors du match aller face à Paris. Plus concrètement, l’objectif est d’éviter de se faire presser très haut sur le terrain en allongeant automatiquement le jeu sur Robert Lewandowski. Donc, à l’image d’un Remiro qui balançait systématiquement de longs ballons sur ses attaquants, c’est Ter Stegen qui fera parler son jeu au pied. Xavi voit là l’opportunité de profiter des carences parisiennes dans le jeu aérien et surtout un moyen de déstabiliser son rival. Simple idée ou vraie réflexion pour Xavi ? Nous ne serons fixés que mercredi soir, mais si tel était le cas ce serait un véritable aveu de faiblesse du coach catalan. Balancer devant par peur de subir le gros pressing mis en place par Luis Enrique et ses hommes, ce serait avouer que son plan de jeu, ses idées et ses hommes ne sont pas assez forts pour gagner avec leurs armes… Cependant, peut-être faut-il rester pragmatique, car au bout du compte seule la qualification sera belle, et avec un match retour à jouer à Barcelone, les Catalans se savent en position de force.

DEUX EFFECTIFS VRAIMENT ÉQUIVALENTS ?

C’est en tout cas ce que veulent nous faire croire Luis Enrique et Xavi qui se sont renvoyés la balle au moment de juger l’effectif adverse. « Combien de joueurs du Barça seraient titulaires au PSG ? Ter Stegen, Araujo, Koundé, De Jong, Gündogan, Yamal, Lewandowski sans aucun doute. Et pas seulement au PSG, mais aussi à City, au Bayern, à Arsenal » s’était d’abord exprimé l’entraîneur parisien dans son live twitch, avant que Xavi ne lui répondre quelques jours plus tard : « Beaucoup de joueurs du PSG pourraient jouer pour le Barça, beaucoup ont un niveau similaire. De la même manière que Luis Enrique a dit que beaucoup de joueurs du Barça pourraient jouer là-bas, beaucoup de là-bas pourraient aussi jouer ici », Cependant, il y a de vrais duels qui nous attendent, des matchs dans le match. Tout d’abord celui de Kylian Mbappé avec Robert Lewandowski. Même si le Polonais ne boxe objectivement plus dans la même catégorie que le Français aujourd’hui, ce sont les deux goleadors de leur équipe respective. Si Lewy, poussé vers la sortie pour cet été aura à cœur de montrer qu’il n’est pas venu que pour prendre le soleil à Barcelone, Mbappé veut finir son histoire parisienne en beauté. Toujours sur le front de l’attaque, qui de Lamine Yamal et Ousmane Dembélé percera l’écran par ses fulgurances balle au pied. Dembélé, toujours aussi maladroit dans le dernier geste, aura à cœur de montrer que non, on ne peut pas le remplacer par un jeune de 16 piges, aussi talentueux soit-il… jusque là ça reste à prouver. Ce tirage face au Barça on le souhaitait tous, pour la dimension historique évidemment, qui n’est pas sans nous rappeler un passé assez tumultueux entre les deux clubs. Mais c’est aussi un tirage qui sonne comme un quitte ou double, car la défaite remettra le club concerné devant la quantité de travail qu’il lui reste à accomplir.

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