Saison Rétro : LA LIGUE 1 DANS LES TURBULENCES !

Et si la saison 2022/23 avait marqué un grand tournant dans l’histoire du football de clubs en Europe ? Honnêtement, on y a cru en faveur de la Ligue 1 au départ de la saison dernière. Tout allait dans le bon sens, en dehors de l’exception monégasque qui ratait une fois encore le wagon pour la Ligue des Champions. Mais l’OM avait encore fait ce recrutement spectaculaire comme les adore les fans. Parallèlement, l’OL, le LOSC, l’OGCN ou le Stade Rennais affichaient les ambitions de leurs propriétaires. Et, surtout, le leader incontesté du foot français, le PSG partait à fond. C’était la bonne année…

En fait, il y avait des éléments objectifs favorables à la Ligue 1. La saison précédente avait été unique sur le plan européen avec la qualification de tous les clubs français pour le printemps. De plus, plusieurs investisseurs étrangers n’hésitaient pas à mettre de l’argent sur des joueurs. Et les wagons étaient tirés par une locomotive PSG, avec trois joueurs d’exception, Mbappé-Messi-Neymar. Et puis, il y avait cette inconnue Coupe du Monde ! Comment allaient réagir les grands joueurs à une Coupe du Monde en milieu de saison (Novembre-Décembre) ? Au vu du palmarès européen français, on peut dire qu’on ne risquait pas grand-chose, à part une bonne surprise ! Comment savoir alors que c’est l’Italie qui en bénéficierait ? Bref, tous les indicateurs étaient au vert. Au point que la Ligue commençait à bouger sur son appel d’offres des droits TV. Et, de fait, les résultats européens n’étaient pas si mal. Même si l’OM sautait finalement à la dernière minute du dernier match. Mais rien à reprocher à une équipe qui cherchait la qualif en Ligue des Champions, plutôt que de se recroqueviller sur un objectif Europa League. Et même si plusieurs clubs, tous qualifiés, lâchaient une première place essentielle pour leurs avenirs européens. Et la Ligue 1 ? Franchement, le spectacle proposé par le PSG était revigorant après des années d’ennui au Parc. Et l’attaque canon enfilait les buts. Bien sûr, on avait déjà noté que lorsque l’opposition montait en puissance, le PSG souffrait au milieu et ne parvenait pas à battre Benfica ou Monaco. Mais, honnêtement, il fallait être bien mal luné pour ne pas apprécier ce PSG.

Surtout, la Ligue 1 offrait bien d’autres bonnes nouvelles. La réussite de l’OM de Tudor n’était guère une évidence. Longoria avait complètement changé une équipe pourtant deuxième la saison précédente. Et ce foot un peu déjanté, mais spectaculaire, faisait du bien à la Ligue 1. Et il y avait le RC Lens de Franck Haise. Un bonheur ! Bollaert faisait la fête à chaque rencontre. À la fois au vu des résultats remarquables, mais aussi pour un style de jeu réjouissant. Tant Marseille que Lens offraient ce qui manque souvent à notre Ligue 1 : un jeu ambitieux, puissant et intense. Alors, bien sûr, lorsqu’une équipe surprend en haut de tableau, cela veut dire qu’il y a des déceptions. Comme d’habitude, l’OL se classait au premier rang des ratés. Et Lille ou Nice n’étaient pas encore convaincants. De sorte que Lorient pouvait se faire plaisir tout là-haut. Là aussi avec un jeu intéressant. Bref, à la mi-novembre, à l’heure de se rassembler pour la Coupe du Monde, la Ligue 1 offrait un premier bilan ultra-positif. Bien sûr, le suspense pour la première place n’existait pas. Mais c’était aussi le signe que le PSG marchait bien. Déjà, il avait pris le « paraitil » meilleur recruteur du monde, Luis Campos. Qui avait choisi son entraîneur maison, Christophe Galtier. Et, dans ces périodes euphoriques, on en était encore à penser que Vitinha était une sacrée recrue au milieu.

De fait, quand trois immenses joueurs comme Messi, Neymar et Mbappé sont à leur meilleur, le PSG arrivait toujours à trouver l’ouverture, même lors de matchs pas forcément maîtrisés. En tout cas, au niveau de la Ligue 1. Et puis vint la Coupe du Monde… Il est infiniment difficile de relier tout l’après à la Coupe du Monde. La règle ne s’applique pas de la même manière pour tous. Evidemment, ceux qui ont été au bout avec l’Argentine et la France, ont forcément eu un après Coupe du Monde délicat. Lionel Messi a eu bien du mal à revenir. Avec un long temps de pause. À l’inverse, Kylian Mbappé a voulu revenir immédiatement… mais pour mieux prendre des vacances ensuite ! Quant à Neymar, sa blessure l’a sorti du jeu. Et ce ne fut pas le moins signifiant pour le PSG, au vu de sa première partie de saison remarquable. À la trêve, le PSG était invaincu dans toutes les compétitions. Il a perdu 10 matches ensuite… L’effet Coupe du Monde fut très net. Sans doute parce que le collectif parisien était le moins affirmé de tous. Et que la méforme ou la fatigue de ses stars s’est fait bien plus sentir que chez les autres clubs. Les performances des clubs italiens ne sont sans doute pas sans incidence. Mais il serait hasardeux de lier le palmarès 2023 uniquement à la Coupe du Monde. Après tout, Manchester City n’a fait que confirmer sa domination sur le Real l’année précédente. Seule la réussite et une maîtrise supérieure a sans doute fait la différence cette saison !

Et la Ligue 1, au fait ! À l’évidence, elle n’a pas du tout confirmé l’année européenne 2022, touchant des limites problématiques. Rennes, Monaco ou Nantes n’ont pas su passer le cap et ont disparu dès février ! Le PSG n’a pas fait mieux contre un Bayern relativement moyen, perdant les deux matches sans aucune émotion ! Celle-ci aurait pu toucher Nice en quart de finale de l’Europa Conference League, notre faible palmarès européen ouvrant des envies évidentes. En vain face aux Suisses de Bâle ! Alors, oui, la fin du championnat a pu être exaltante entre Lens et Marseille. Et le RC Lens a été si parfait jusqu’au bout qu’il a même fini à un point du champion. Mais sans avoir la moindre chance de jouer le titre. Le LOSC a également été un très bon animateur de la deuxième partir de saison. Sans oublier Toulouse, le vainqueur de la Coupe.

Nul doute que la Ligue 1 sera animée cette saison. Une dizaine de clubs ont des moyens importants au niveau de leurs actionnaires, souvent étrangers. Mais la bataille des droits TV peut avoir une réelle influence sur ces investisseurs. L’automne sera donc chaud. D’abord, la France devra déborder les Pays-Bas côté coefficient européen, si la France veut confirmer ses quatre places en Ligue des Champions (réforme 2024). Et réussir son appel d’offres si elle veut suivre les quatre premiers européennes. Pression maximale sur 2023/24…

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