TOULON LA ROCHELLE

Par Jules Pineau

C’est l’affiche la plus alléchante du week-end avec des allures de demi-finale. Deux équipes pouvant s’appuyer sur un effectif pléthorique avec bien plus d’ambition qu’un simple match de barrage.

Sans rien enlever au Racing 92 et à BordeauxBègles, qui se rencontrent dans l’autre match de barrage, cette affiche fait rêver. Ça risque de taper fort à Mayol, qui retrouvera les phases finales pour la première fois depuis 2018. Le public toulonnais va rugir pour porter son équipe car c’est ça la passion toulonnaise. « La qualification est un bonheur. C’est un bonheur de réussir cette étape. C’était un objectif élevé pour le club. Depuis 2018, il n’y a plus de barrage. Je suis très fier de mes joueurs. Je suis fier d’être qualifié pour le peuple toulonnais. On a donné beaucoup d’espoir et il fallait conclure avec du bonheur. Ça n’a pas été une saison simple, mais on est là où l’on voulait être. » résumait Pierre Mignoni après la dernière de la saison à Mayol face à Clermont. Baptiste Serin et Charles Ollivon n’avaient pas disputé de phase finale de Top 14 avant cette saison, une anomalie en passe d’être résolue. Pour leur première, il ne fait aucun doute que ces deux leaders du groupe toulonnais ne seront pas submergés par la pression. Avec 91 sélections en équipe de France cumulées à eux deux, ils ont déjà disputé un paquet de matchs à enjeu sur la scène internationale. Surtout qu’ils ne seront pas seuls mais plutôt épaulés par 21 autres gonzes qui n’auront qu’une envie: aller disputer une demi finale face à l’ogre Toulousain à Bordeaux la semaine suivante. Une des clés du match sera à coup sûr l’occupation du terrain. Selon moi, le RCT est l’équipe la mieux armée avec Jaminet, Garbisi et Serin, trois armes différentes pour acculer l’adversaire dans son camp. Désormais, le plus dur reste à faire pour ce groupe. Sept victoires sur les neuf derniers matchs de la saison, Toulon a fini en boulet de canon. La dynamique a de quoi inquiéter les Rochelais, qui sont loin de ce bilan.

La saison rochelaise a été morose pour ne pas dire ratée. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu cette équipe à ce niveau là. Les Maritimes ont semblé en manque de repères, alors que leur groupe n’a que très peu bougé et que c’est toujours Ronan O’Gara qui les dirige. Fatigue mentale ou physique, discours qui ne passe plus ou simple erreur de parcours, difficile de retenir une seule raison au mal être du club à la caravelle. Toujours est il que le meilleur pack d’Europe ces dernières saisons n’est plus aussi dominant et que les trois quarts peinent à enchaîner plus de quatre passes sans faire tomber la gonfle. Cela dit, on a vu un peu de mieux dans le jeu lors du déplacement à Toulouse, qui s’est soldé par un match nul (31-31).

« le but, c’est de ne pas juste jouer les barrages, c’est de gagner les barrages. Ça va être difficile, peu importe le scénario. » a annoncé le manager irlandais. Si La Rochelle ne s’avance pas avec l’étiquette du favori, cela reste un match entre le 4e et le 5e au classement, autant dire, une rencontre équilibrée entre deux formations censées être proches en termes de niveau. Sur le papier seulement. Pour les suiveurs du rugby, il est assez clair que le Stade Rochelais ne joue pas à son meilleur niveau. Et c’est justement ça qui peut être inquiétant. Vont-ils se réveiller au meilleur des moments ? Sont ils capables de produire leur meilleur rugby samedi ? Attention à ne pas sous estimer ce groupe double champion d’Europe en battant le Leinster par deux fois. Le caractère, les Rochelais l’ont, à eux de le montrer. Car Mayol est le test de caractère ultime pour tout rugbyman. Une des clés pour La Rochelle sera la touche. En difficulté sur ce secteur, les Maritimes ont parfois perdu un grand nombre de munitions et donc de lancement de jeu. En ce sens, la présence de Pierre Bourrait, encore très incertaine, sera un élément clé. Sans lui l’alignement rochelais sera en grand danger face à l’appétit débordant d’Abadie et Ribbans.

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