LA GUINEE À L’HEURE DU MANAGEMENT SPORTIF

A la fin mai, Abdou Mbaye se balade de stand en stand lors de l’Africa Sports Expo à Casablanca. Il porte son projet de Semaine du Management du Sport (SMS) à Conakry en bandoulière. Mais il n’est pas aisé pour lui de trouver des invités pour aller en Guinée quinze jours plus tard.

Pourtant, le Marocain Mohammed Marrakchi, concepteur de l’original équipementier Smoyo, y croit. C’est grâce à lui que Abdou Mbaye est à Casablanca au Salon du Sport. Et je suivrai également le mouvement vers Conakry. Rejoint également par le Président du réseau des Médias pour la paix par le sport, le Béninois Christian Alliki. Car Abdou Mbaye a de la suite dans les idées et se montre très convaincant. Car loin des moyens affichés par le Maroc lors de cette expo à Casablanca, la Guinée a besoin de « saisir l’importance du management sportif pour le développement du sport en Afrique ». Là où on parle sans cesse d’infrastructures grandiloquentes qu’il faudrait mettre en place (avec les budgets en conséquence), la démarche et le propos seront infiniment plus originaux à Conakry. Dès les premiers mots du Séminaire, nous insistons tous sur la nécessité d’avoir d’abord des gestionnaires formés et compétents sans lesquels tout développement harmonieux du sport est illusoire. La première édition de cette SMS frappe tout de suite au coin du bon sens. Bien décidé à créer un événement récurrent à Conakry, Abdoul Mbaye évoque d’ailleurs très vite la suite : la nécessité de créer un « centre de formation » des métiers du sport. « On en a compté 17 », assure l’organisateur. Les conférences s’enchaînent avec des panels toujours plus riches d’invités du Ministère des Sports, des Fédérations, du milieu sportif. Les sujets sont vastes et naviguent de la gouvernance du sport aux nécessaires infrastructures. En passant par le financement, la formation des encadreurs comme des athlètes. La diversité des personnes présentes enrichit encore les débats. Ministères, fédérations, représentants de clubs (comme un signe, le Président Délégué d’Hafia est là, deux jours avant l’obtention d’un premier titre de D1 depuis 38 ans !), athlètes, entraîneurs, experts du marketing sportif, et autres professionnels du sport sont réunis pour faire évoluer le sport en Afrique et en Guinée en particulier. La SMS est donc devenue un espace de dialogue et de réflexion où tous les acteurs ont pu partager leur expérience, idées et solutions pour surmonter les obstacles au développement du sport. Le sujet est particulièrement cru en Guinée qui vient de se voir retirer l’organisation d’une CAN de football en 2025 par la CAF… Pour prouver l’utilité immédiate du rendez-vous de Conakry, les panels et conférences sont doublés par des formations présentées aux candidats étudiants. A l’hôtel Onomo, les ateliers sont situés à l’étage au-dessus de la grande salle de Conférence. Il suffit de pousser la porte pour voir Mohammed Marrakchi dispenser les premières bases du management sportif et de l’organisation sportive d’un pays et d’un continent. Son atelier sur le tourisme sportif fait le plein. Alors que la salle a été prévue pour une trentaine d’étudiants potentiels, il faut rajouter des chaises. Le Maroc a une politique diplomatique bien connue d’aide aux pays en développement par le sport. Ici, c’est encore le Maroc, mais privé, qui prend le relais avec l’engagement de Mohammed Marrakchi et son groupe Smoyo. Quand le Maroc a aussi envie de faire gagner les autres…

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