LA MCO, CE DANGER BIEN PLUS GRAND QUE LA SUPER LEAGUE

Ce n’est plus un secret pour personne, la performance d’un club de football est désormais liée au « pouvoir d’achat » de ses propriétaires. Partout, on peut constater l’internationalisation des actionnaires de clubs. Plus qu’un effet de mode, une tendance profonde.

Les investissements étrangers sont devenus un élément majeur du football européen. En excluant l’Allemand et son fameux 50+1, 44% des clubs participant à un des sept principaux championnats du Vieux Continent la saison prochaine seront sous contrôle étranger. La rumeur circulait depuis quelques temps. Maintenant elle est devenue réalité : le RC Strasbourg devient la filiale de Chelsea et repasse sous pavillon américain, 25 ans après l’épisode IMG. Et même si le géant du marketing du sport avait mis le français Patrick Proisy à la tête du club, la greffe avec les alsaciens n’avait jamais pris. En décidant de laisser Marc Keller à la tête du Racing, les dirigeants des Blues s’évitent cet écueil, même si l’éviction de JeanMichel Aulas de l’OL, quelques mois à peine après le rachat par John Textor inspire a minina de la prudence chez les fans des bleus et blancs. Au-delà du management, c’est la question de la multipropriété qui inquiète à juste titre. Si ces derniers temps, l’ambition alsacienne est plus de se maintenir que de jouer une coupe d’Europe, pour autant la situation du Toulouse FC et de Milan démontre que la multipropriété ou MCO présente des effets pervers. D’abord, elle ne vous garantit pas le maintien, comme vient de le démontrer l’ESTAC bien que filiale de Manchester City. Surtout, à partir du moment où l’on compte prêt de 200 clubs concernés par ce type de montage financier, le risque de retrouver 2 clubs engagés dans la même compétition augmente fortement. Avec l’acquisition par Chelsea d’une participation majoritaire du RC Strasbourg, plus de la moitié des clubs Premier League sont directement liés à une autre équipe européenne par l’intermédiaire de l’un de leurs actionnaires importants. Le réseau implique déjà 22 clubs en dehors de l’Angleterre. Paradoxalement, c’est peut-être une plus grande menace pour l’avenir du football que le projet de Super League qui existe de fait, comme en atteste l’analyse des participants réguliers de la Ligue des Champions. La MCO rassure les investisseurs mais remet en cause l’équité sportive. C’est le point que soulève déjà Chelsea qui partage avec Newcastle des fonds saoudiens. Que va-t-on dire si les oppositions Blues et les Magpies venaient à exclure des concurrents de la course à la Ligue des Champions ? Que se passerait-il en Ligue 1 si le fonds PIF venait à racheter l’OM par exemple ? Que va dire l’UEFA si finalement, la vente de Manchester United se faisait avec le Qatar ?

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