Avant même d’évoquer l’enjeu sportif, une pensée pour Will Still. L’entraîneur lensois traverse des moments difficiles sur le plan personnel, et dans ces situations, le football passe forcément au second plan. Il aura besoin de soutien, et le Racing Club de Lens, joueurs comme supporters, ne manquera sans doute pas de lui en apporter.
Mais une fois le coup d’envoi donné, il faudra bien jouer. Et ce Lens-Rennes s’annonce crucial pour deux équipes qui avancent à tâtons. Les Nordistes, d’un côté, restent sur une série inquiétante. L’éclaircie marseillaise, arrachée dans la douleur au Vélodrome (1-0), ne doit pas masquer une réalité : avant cela, le Racing restait sur quatre défaites consécutives. Il ne pourra pas éternellement compter sur des miracles comme celui de Mathew Ryan, auteur d’une prestation XXL contre l’OM, ni sur un but inespéré au bout du temps additionnel. Un hold-up parfait qui ne se reproduira pas chaque semaine.
Le problème de Lens est clair : défensivement, il y a du mieux, mais offensivement, c’est toujours aussi pauvre. Contre Marseille, Still avait tenté un ajustement intéressant, avec un retour à une défense à trois plus solide et des pistons plus impliqués défensivement. Aguilar et Machado ont bien verrouillé les ailes, et l’assise était plus rassurante. Mais devant, c’est toujours le néant ou presque. Trop peu d’idées, trop peu de qualité technique pour déstabiliser un bloc adverse bien en place. Si le RCL veut enchaîner, il va falloir trouver des solutions.
Et Rennes, dans tout ça ? Les Bretons débarquent avec la même nécessité de points, mais une dynamique légèrement différente. Sous les ordres d’Habib Beye, ils proposent des choses intéressantes, avec une intensité et une générosité qui plaisent, mais les résultats ne suivent pas encore face aux gros morceaux du championnat. Rennes a perdu contre le PSG, comme contre Lille. Deux revers qui n’ont rien d’infamant, mais qui laissent une question en suspens : où se situe réellement cette équipe face aux formations les plus solides de Ligue 1 ?
Beye, lui, a pour l’instant trouvé une échappatoire en critiquant l’arbitrage. Mais à un moment, il faudra autre chose que des excuses. Ce déplacement à Lens représente une opportunité parfaite de prouver que son projet tient la route. Pour ça, il faudra que son équipe continue de bien travailler au milieu, avec une densité importante et un équilibre intelligent. À trois ou à cinq en fonction des ajustements tactiques, l’enjeu sera de récupérer des ballons propres pour ensuite libérer les créateurs. Blas et Kalimuendo seront attendus pour mettre en difficulté une arrière-garde lensoise qui, malgré son mieux, peut flancher.
