Une Coupe du Monde en quête de sens

À l’issue de la 25e Coupe du Monde, ils auront été 20 pays différents à accueillir la référence des compétitions sportives (masculines) organisées depuis 1930. En confiant cette future édition à 6 pays sur 3 continents, la FIFA démontre une fois de plus sa capacité ou volonté à jouer un rôle politique. Dans la plupart des cas, le tournoi a eu lieu dans des pays où le système politique pouvait être qualifié de démocratique. Mais pas toujours, comme le montre notre carte.

On partait sur une très belle candidature entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal, avec une très forte symbolique entre l’Europe et l’Afrique. Mais attribuer une Coupe du Monde à trois continents aussi éloignés les uns des autres, c’est faire fi des tendances sociétales du moment qui est une demande d’écologie plus forte. Malgré les mesures prises par la FIFA pour atténuer cet impact, il reste des interrogations quant à l’empreinte carbone globale de l’événement. Dans cette perspective, il est légitime de se demander si l’organisation de la Coupe du Monde est compatible avec les objectifs de durabilité et de préservation de l’environnement.

Effectivement, l’organisation d’événements sportifs de grande envergure comme la Coupe du monde de football peut avoir un impact économique et environnemental significatif. En ce qui concerne l’aspect économique, il est possible d’imaginer une augmentation du nombre de médias et de sponsors impliqués dans l’événement. Il est probable que la nature des sponsors change également. Les sponsors traditionnels peuvent rencontrer des difficultés à répondre aux exigences croissantes en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE). En contrepartie, des pays comme l’Arabie saoudite et la Chine, qui sont candidats potentiels pour accueillir la Coupe du monde 2034, pourraient remplacer ces sponsors traditionnels en investissant les fonds nécessaires attendus par le monde du sport.

En ce qui concerne l’impact environnemental, il est vrai que l’organisation de tels événements peut avoir des conséquences. En effet, l’attribution de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 au Qatar a suscité de nombreuses critiques d’un point de vue écologique. La construction des infrastructures nécessaires à l’événement a entraîné une consommation importante de ressources naturelles et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. La FIFA a pris des mesures pour atténuer l’impact environnemental de la Coupe du Monde, notamment en utilisant des technologies durables. Néanmoins, il reste des préoccupations quant à l’empreinte carbone globale de l’événement.

Les déplacements massifs du public, par exemple, peuvent entraîner une augmentation de l’empreinte carbone de l’événement. Cela peut avoir un impact environnemental et remettre en question l’image et la perception du sport et de sa responsabilité. Nous pouvons avoir l’impression que l’appât du gain prime sur les considérations éthiques et sociétales.

Dans la chute de l’Apartheid en Afrique du Sud ou dans la réunification de l’Allemagne, le sport a su avoir des effets positifs politiques. Désormais, face à la situation écologiquement dégradée du monde et aux attentes des populations, les instances sportives doivent prendre conscience du pouvoir d’influence et du rôle qu’elles peuvent incarner. SI ce message n’a pas encore été intégré, espérons qu’il le sera pour les prochaines attributions de Jeux Olympiques ou autres Coupes du Monde.

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