WIMBLEDON, L’AUTRE JOYAU DE LA COURONNE

Chaque année, les amoureux du tennis attendent avec impatience les premières semaines de juillet. Le tournoi de Wimbledon fait son retour, et il faut bien admettre que celui-ci ne ressemble à aucun autre. Son histoire et le prestige qui en découlent pourraient rendre vertes de jalousie tant d’autres compétitions sportives, et puis, il y a le charme de l’Angleterre, qui donne aux terrains en gazon quelque chose de vintage, de raffiné, alors qu’ils seraient tout simplement désuets n’importe où ailleurs. Mais au-delà de la compétition et de l’assurance de passer à la postérité en cas de victoire, Wimbledon est avant tout un acteur majeur du sport business.

En attendant de savoir si Novak Djokovic entrera encore en peu plus dans la légende et remportera un 8ème trophée sur les terres britanniques, mais surtout, le 24ème titre du Grand Chelem de sa carrière, synonyme de record absolu, nous sommes sûrs d’une chose, le public sera au rendez-vous. Derrière les écrans tout d’abord, et ce n’est pas la BBC qui dira le contraire. En 2022, le média britannique se félicitait d’un nouveau record de diffusion en streaming, à savoir 53,8 millions sur les plateformes numériques, pulvérisant celui établi l’année précédente, soit 30,5 millions de téléspectateurs sur BBC iPlayer et BBC Sport. Wimbledon est donc bel et bien une expérience immanquable aux yeux de nos voisins britanniques, mais l’idéal est encore d’avoir la possibilité de la vivre depuis les tribunes. Rien qu’en 2019, ce sont très exactement 473 169 spectateurs qui se sont rendus sur place. Un chiffre particulièrement élevé, équivalent à celui de Roland Garros, mais tellement loin de ce qui se voit lors des Opens organisés par ses cousins anglophones, l’Open d’Australie et l’US Open ayant pour habitude de passer allègrement la barre des 700 000 spectateurs chaque année. Il faut bien admettre que cela a un coût, comptez seulement une trentaine d’euros pour avoir accès aux fameux grounds passes durant les premières semaines, et à peine une dizaine lors des derniers jours. Mais pour avoir la chance de vous asseoir dans les tribunes du court central, il vous faudra débourser entre 75€ et 250 €, les prix augmentant au fur et à mesure que le niveau monte. Quant aux plus chanceux – ou aisés – souhaitant vivre une expérience premium, différentes loges existent. Un accès au Lawn ou au Treehouse coûte près de 800 € en début de compétition, et les prix s’envolent littéralement, allant de 2500 € à 6500 €, pour ceux souhaitant se faire une place au sein d’une des skyview suites du court central. Des sommes qui en choqueront peutêtre certains, mais ne nous y trompons pas, Wimbledon est un véritable poids lourd du monde du tennis, sportivement, mais aussi économiquement parlant, et la billetterie est loin de suffire au financement de la compétition. Une telle somme couvre à peine le prize money total mis en jeu, soit £44,7M (contre £40M en 2022), l’équivalent de 52M€, à répartir entre les joueurs selon leurs performances, dont 2,7M€ promis aux gagnants en simple. Qu’importe, rien n’est trop beau pour ce joyau qu’est Wimbledon, qui non seulement rend toujours plus qu’il ne reçoit, mais ne cesse de se surpasser. Alors qu’en 2019, le record de revenus générés par la compétition était battu, soit 340M€, un nouveau cap fut franchi pas plus tard que l’année dernière, à hauteur de 403 millions d’euros, mais vous savez ce que l’on dit, tous les records sont faits pour être battus…

Retour en haut